ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Examen pelvien : les gynécologues recommandent de limiter leur recours

CNGOF

Examen pelvien : les gynécologues recommandent de limiter leur recours

Par Rafaël Andraud

Le Collège national des gynécologues et obstétriciens (CNGOF) déconseille le recours systématique aux examens pelviens, souvent mal vécus par les patientes.

Motortion/iStock
L'examen pelvien est “moins bien vécu (anxiété, inconfort, douleurs, gêne, honte) chez les femmes ayant des antécédents de violence que chez les femmes n'en présentant pas", a souligné le gynécologue Xavier Deffieux lors de la conférence de presse.
“Même si un examen pelvien est recommandé, il n'est que proposé à la femme, qui l'accepte ou non.”

Alors que plusieurs cas d’accusations de violences envers des praticiens ont été révélés ces dernières années, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) considère désormais que le recours à l'examen pelvien en gynécologie-obstétrique ne doit pas être systématique.

Les examens pelviens n'apportent pas toujours de bienfaits reconnus

Les examens pelviens (sous spéculum ou par toucher vaginal), tout comme les échographies endovaginales, sont aujourd’hui conseillés dans plusieurs situations dans un but de détection et de prévention. Cependant, leur usage n'offre pas toujours de bienfaits reconnus, a expliqué ce mercredi 25 janvier, le CNGOF à l’occasion d'une conférence de presse précédant de quelques jours de son congrès annuel, relayée par l'AFP.

Par exemple, pour une femme enceinte qui ne présente pas de symptômes ou d’antécédent d'accouchement prématuré, la mesure systématique de la longueur cervicale par échographie endovaginale n'est pas recommandée puisque cet examen n'est pas lié à une réduction de la prématurité dans la littérature scientifique, indique le collège. Chez une femme enceinte sans symptômes et n'ayant pas de facteur de risque d'accouchement prématuré, le recours systématique au toucher vaginal lors des consultations de suivi n'est pas conseillé non plus car il n’est pas lié à une diminution des complications de la grossesse.

De plus en plus de femmes dénoncent des violences obstétricales

En plus de cela, le collège conseille d’interroger les patientes sur la survenue de violences dans le présent ou le passé, y compris dans le cadre de la consultation ou du suivi gynécologique ou obstétrical. Ces recommandations tombent dans un contexte où de plus en plus de voix s’élèvent en Europe pour dénoncer les violences obstétricales. En 2018, le Haut Conseil à l’égalité avait ainsi alerté sur une multiplication des violences vis-à-vis des patientes. Plusieurs groupes de défense des droits affirment que les femmes subissent régulièrement un refus du consentement éclairé et des comportements grossiers et dégradants de la part du personnel médical voire, parfois, des pratiques dangereuses.

Néanmoins, le CNGOF a tenu à rappeler qu'“un examen gynécologique peut être mal ressenti, peut manquer de bienveillance, mais il ne peut pas être assimilé à un viol, faute de quoi les gynécologues – déjà trop peu nombreux dans les salles de naissance – deviendront encore de plus en plus rares, tant la profession ressent mal cette assimilation”.