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Naissance

Le cerveau des hommes change avec la paternité

Par Mathilde Debry

Le cerveau des hommes se modifie lors de la naissance de leur premier enfant.

PHOTOS22/ stock.
Le cerveau des femmes est en moyenne plus petit que celui des hommes.
Cette différence n'impacte pas les performances cognitives des deux sexes.

Alors que de plus en plus d’hommes s’impliquent dans leur paternité, une nouvelle étude relayée dans The Conversation démontre que leur cerveau se modifie avec l’arrivée du bébé.

On savait déjà que la structure du cerveau des femmes changeait pendant et après la grossesse pour les aider à s’occuper de leur enfant, mais rien n’avait encore été publié sur les hommes.

Modifications dans le cerveau entre la période prénatale et postnatale

Pour pallier ce manque de connaissances, des chercheurs de l'université de Californie du Sud à Los Angeles et de l'Instituto de Investigación Sanitaria Gregorio Marañón à Madrid ont constitué une cohorte de 40 hommes (20 vivants en Espagne et 20 en Californie). Ils leur ont fait ensuite passer deux IRM : une première pendant la grossesse de leur femme, et une seconde aux six mois de l’enfant. "Nous avons également inclus un groupe témoin de 17 hommes sans enfant", précisent les scientifiques.

Après analyse de toutes les données, "nous avons observé plusieurs changements significatifs dans le cerveau des pères, de la période prénatale à la période postnatale, qui ne sont pas apparus chez les hommes sans enfant que nous avons suivis pendant la même période", décrivent les chercheurs. En Espagne comme en Californie, les changements cérébraux des pères sont apparus dans des régions du cortex qui contribuent au traitement visuel, à l'attention et à l'empathie envers le bébé.

"Des changements cérébraux plus subtils" pour les pères que les mères

Cependant, "nous avons constaté des changements cérébraux plus subtils chez ces pères par rapport à ceux observés chez les mères primipares. Ils étaient presque deux fois moins importants", précise l’équipe.

Dernier enseignement : les pères espagnols, qui bénéficient généralement de congés paternité plus longs que les Américains, présentaient des changements plus prononcés dans leur cerveau. De ce fait, plus l’implication paternelle avec le bébé est forte, plus les méninges sont impactées."De futures études mesurant de façon plus détaillée la prestation de soins post-partum pourraient en révéler davantage sur la plasticité cérébrale des parents, tant chez les hommes que chez les femmes", concluent les chercheurs.