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Nutrition

Additifs alimentaires : faut-il vraiment éviter tous les codes E ?

Par Alexandra Wargny Drieghe

Un message viral contenant une liste d’additifs alimentaires qu’il ne faudrait pas consommer pour prétendument “préserver sa santé et celle des siens” circule actuellement sur les réseaux sociaux. Qu’en est-il réellement ? 

Lukatme/Istock
Les additifs alimentaires sont utilisés par les industriels pour fabriquer de nombreux produits de consommation : charcuterie, plats préparés, bonbons, etc.
Pour être mis sur le marché, ils doivent tous obligatoirement être approuvés par la Commission européenne, sous le contrôle de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Si vous êtes allé sur Twitter ces dernières 24 heures, vous avez peut-être pu lire un tweet mentionnant une liste de “codes E dans l’alimentation” à éviter pour “préserver sa santé et celle des siens”. Celle-ci est composée de six catégories pour classer les additifs en fonction de leur niveau supposé de dangerosité : les additifs dits “non nocifs”, les “suspects”, les “dangereux”, ceux associés à des “troubles de la santé”, ceux présentés comme “cancérogènes” ou comme contenant de l’aluminium. Qu’en est-il vraiment ?

Additifs alimentaires : des ingrédients utilisés par l’industrie agro-alimentaires

Un additif alimentaire est une substance naturelle ou de synthèse qui n'est habituellement pas consommée comme un aliment. Il est utilisé comme ingrédient dans l'industrie agro-alimentaire pour fabriquer un produit. De nombreux aliments du supermarché en contiennent : les pains, les viandes, les légumes en conserve, les plats préparés, etc. Parfois, et notamment dans les produits ultra-transformés, ces additifs peuvent représenter plus de la moitié des ingrédients d’une étiquette !

Leur rôle ? Ils sont nombreux, allant de la garantie de la qualité sanitaire des aliments (avec les conservateurs et les antioxydants), à l’apport d’une texture particulière (épaississants, gélifiants, etc), en passant par la préservation de la stabilité du produit (émulsifiants, antiagglomérants, stabilisants) ou encore l'amélioration du goût et de l'aspect d'une denrée (colorants, édulcorants et exhausteurs de goût).

Pour être mis sur le marché et utilisés par les industriels, tous ces additifs alimentaires doivent obligatoirement être approuvés par la Commission européenne, sous le contrôle de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Colorants, conservateurs… Que faut-il vraiment éviter dans les aliments ?

Dans un article précédent, la rédaction Pourquoi Docteur vous énonçait déjà plusieurs additifs qu'il vaudrait mieux éviter de mettre dans votre assiette. La liste circulant actuellement sur Twitter est quant à elle “très critiquable, car elle est incomplète et comporte des informations erronées”, dénonce Sylvie Davidou, enseignante-chercheuse au laboratoire sciences et procédés des industries alimentaires au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) à nos confrères de 20 minutes. Parmi les erreurs, on peut mentionner le fait que l’additif E330 soit indiqué comme “cancérogène” alors qu’il n’est même pas considéré à risque pour la santé par l’EFSA. Par ailleurs, des additifs comme le E111 ou le E126 sont aujourd’hui interdits en Europe alors que cette liste juge qu’ils ne sont pas nocifs pour la santé.

Qui plus est, la chercheuse rappelle que l’approche par liste n’est pas très pertinente. Elle explique que ce serait surtout “l’effet cocktail” (c’est-à-dire le mélange de nombreux additifs) et les doses journalières qui mettraient à mal la santé. Manger des aliments contenant une longue liste d’ingrédients montre en effet que le produit est très déstructuré, ne pouvant plus apporter tous les bénéfices nutritionnels que des aliments cuisinés maison pourraient le faire… La morale ? Cuisinez autant que possible !