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Essai clinique

Cancer du sein : un nouveau vaccin pourrait être efficace pour le traiter

Par Diane Cacciarella

Les résultats obtenus lors de l’essai clinique de phase 1 d’un nouveau vaccin contre le cancer du sein se sont montrés prometteurs. Ce dernier cible en particulier la protéine HER2.

Pradit_Ph/iStock
Près de 60.000 cancers du sein ont été dépistés en 2018, selon l'Institut national du cancer.
Il existe déjà des vaccins pour certains types de cancer comme ceux contre certains papillomavirus humains (HPV), à l’origine du cancer du col de l’utérus.

12.146 décès dus au cancer du sein ont été enregistrés en 2018, selon Santé Publique France. Cette maladie reste la première cause de mortalité chez la femme et aussi la plus fréquente. Depuis des années, la recherche scientifique travaille ainsi pour réduire les risques de cette pathologie. 

Dans une récente étude, publiée dans la revue JAMA Oncology, les chercheurs expliquent avoir mis au point un vaccin expérimental contre le cancer du sein. Il a obtenu de très bons résultats lors de la phase 1 de l’essai clinique. 

66 patientes souffrant du cancer du sein ont reçu le vaccin expérimental

Pour agir, le sérum cible une protéine appelée "HER2", qui est surexprimée dans 30 % des cas de cancer du sein et qui favorise la croissance des cellules cancéreuses et des métastases. Dans certains cas, l’organisme arrive à se défendre et la réaction immunitaire élimine les cellules porteuses de cette protéine In fine, cela diminue le risque de récidive du cancer. C’est donc cette réaction que les scientifiques ont tenté de reproduire avec le vaccin. 

Pour tester l’efficacité de leur sérum, ils l’ont administré, entre 2001 et 2010, à 66 femmes atteintes d’un cancer métastatique, c’est-à-dire que la tumeur s'était propagée de l'endroit où elle est apparu à une autre partie du corps. Certaines étaient en rémission tandis que d’autres avaient encore des tumeurs dans le tissu osseux.

Les auteurs ont réparti ces femmes en trois groupes. Dans le premier, les participantes ont reçu trois injections à faible dose du vaccin. Pareil dans un deuxième, mais avec une quantité de produit intermédiaire. Enfin, le dernier groupe a eu trois injections d’une dose élevée. Toutes les patientes ont ensuite été suivies pendant trois à treize ans afin de mesurer les éventuels effets du vaccin sur le cancer mais aussi sur d’autres parties de leur corps.

Cancer du sein : le vaccin expérimental augmente l’espérance de vie

"Les résultats ont montré que le vaccin était très sûr, explique le Dr. Mary Nora L. Disis, l’une des autrices. Les effets secondaires les plus courants que nous avons observés chez environ la moitié des patientes étaient très similaires à ce que l’on voit avec les vaccins contre la Covid-19 : des rougeurs et des gonflements sur le site d’injection et peut-être un peu de fièvre, des frissons et des symptômes d’état grippal”. 

La moitié des participantes avaient une meilleure espérance de vie à cinq ans après l’injection du vaccin. Encore mieux : d’après le suivi à long terme, 80 % des patientes étaient toujours en vie dix ans après la vaccination. Enfin, la réponse immunitaire la plus forte a été observée chez les patientes qui avaient reçu une dose intermédiaire de vaccin. Les chercheurs comptent poursuivre leurs études avec l’espoir, à terme, de commercialiser un vaccin efficace contre le cancer du sein.