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La maladie d'Alzheimer associée à un mauvais sommeil

Par Philippe Berrebi

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Les enfants le savent bien, pendant le sommeil, la mémoire travaille. Mais l’inverse est aussi vrai. Il y a quelques jours, pourquoidocteur relatait les travaux d’une équipe de chercheurs de l’université de Rochester montrant comment le cerveau éliminait des toxines durant la nuit. Un sommeil perturbé peut donc nuire à ce « nettoyage ».
Le travail des scientifiques est d’autant plus intéressant lorsqu’on sait que ce liquide céphalo-rachidien évacué contient des protéines bêta-amyloïdes. En formant des plaques entre les neurones, ces peptides altèrent les capacités cognitives, conduisant parfois à la maladie d’Alzheimer.

Le manque de sommeil pourrait-il être l’une des causes de cette maladie neurodégénérative ? Les techniques d’imagerie médicale ont permis, en tout cas, de trouver une association entre les deux phénomènes. Chez des personnes âgées demeurant à domicile, « un sommeil plus court ou un sommeil de mauvaise qualité sont tous les deux associés à un plus grand dépôt de protéines bêta-amyloïdes », confie à Damien Mascret du Figaro le Pr Adam Spira (Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health de Baltimore, États-Unis). Son étude, publiée dans la revue Jama Neurology, a porté sur 70 personnes âgées en moyenne de 76 ans ne présentant pas de maladie grave.

Cause ou conséquence de la maladie, les scientifiques sont aujourd’hui dans l’incapacité de trancher. « Il est possible que très tôt dans le cours de la maladie d’Alzheimer (…) les troubles du sommeil favorisent les dépôts amyloïdes et que, plus tard, au cours de la progression de celle-ci, les dépôts et la perte de neurones compromettent à leur tour la capacité du cerveau à réguler les cycles veille-sommeil », explique au quotidien le chercheur.

Impossible d’affirmer aujourd'hui qu’un sommeil réparateur retarderait l’apparition de la maladie. Mais, comme le souligne le journaliste, « les dernières pièces du puzzle se mettent en place » pour mieux comprendre l’Alzheimer.