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Une première mondiale

Ebola : deux traitements recommandés par l’Organisation mondiale de la santé

Par Mégane Fleury

Pour la première fois, l’OMS émet des recommandations en matière de traitement contre le virus Ebola. 

Motortion/istock
Le virus Ebola a été découvert en 1976.
En 2014-2016, une épidémie a touché l’Afrique de l’Ouest et provoqué 11 000 décès.
Ces traitements sont déjà utilisés depuis fin 2020 aux États-Unis.

Ce sont les "premières lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le traitement de la maladie à virus Ebola (MVE)". L’OMS recommande fortement deux traitements par anticorps monoclonaux : le mAb114 (Ansuvimab, Ebanga) et le REGN-EB3 (Inmazeb). Elle l'a annoncé dans un communiqué paru le 19 août. "Lorsqu’ils bénéficient des meilleurs soins de support et d’un traitement par anticorps monoclonaux  (MAb114 ou REGN-EB3), la grande majorité des patients se rétablissent désormais", explique le Dr Robert Fowler de l’Université de Toronto, coprésident du groupe d’élaboration des lignes directrices de l’OMS.

Des traitements efficaces 

L’Organisation rappelle qu’il s’agit d’une "maladie grave, trop souvent mortelle". "Les précédentes épidémies et ripostes ont montré qu’un diagnostic et un traitement précoces assortis de soins de support optimisés améliorent grandement la survie", précise-t-elle. Ses experts ont effectué une méta-analyse des études réalisées sur les traitements contre le virus. Ils concluent que "les deux traitements recommandés ont fait la preuve de leur efficacité et doivent donc être utilisés pour tous les patients qui ont eu des résultats positifs confirmés pour le virus Ebola, y compris les personnes âgées, les femmes enceintes et allaitantes, les enfants et les nouveaux nés dont la mère a eu des résultats de test confirmés pour Ebola dans les sept jours suivant l’accouchement".

Les deux traitements par anticorps monoclonaux neutralisants, le mAb114 (Ansuvimab, Ebanga) et le REGN-EB3 (Inmazeb), doivent être administrés aux patients le plus tôt possible après la confirmation du diagnostic. "Les personnes infectées par le virus Ebola auront de meilleures chances de rétablissement si elles sollicitent des soins au plus tôt, résume Dr Richard Kojan, co-président du groupe chargé de l’élaboration des lignes directrices à l’OMS. Comme pour les autres maladies infectieuses, la rapidité de réaction est déterminante : il ne faut surtout pas hésiter à consulter le plus vite possible pour bénéficier des meilleurs soins disponibles." 

Améliorer l’accès aux traitements 

Le principal frein à l’utilisation de ce traitement est le manque d’accès aux soins. "L’accès à ces deux traitements reste difficile, en particulier dans les régions défavorisées", précise l’OMS. Elle affirme se tenir prête à apporter son soutien aux pays et aux fabricants pour améliorer la disponibilité des traitements par anticorps monoclonaux pour les populations les plus à risque.

Qu’est-ce qu’un anticorps monoclonal ? 

Les anticorps monoclonaux sont des "des anticorps sélectionnés pour leur efficacité à cibler un intrus spécifique, reproduits en laboratoire en grande quantité pour pouvoir être administrés à ceux qui en ont besoin", détaille l’Inserm. Ce type de traitements est aujourd’hui utilisé pour soigner différentes maladies : certains cancers, des maladies inflammatoires chroniques comme la maladie de Crohn ou la polyarthrite rhumatoïde. Un traitement par anticorps monoclonaux est également autorisé pour soigner la Covid-19 chez les personnes infectées et à risque de faire une forme sévère.