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Dépression

Une simple prise de sang permettrait de repérer un risque de suicide

Par Paul-Emile François

Des marqueurs sanguins spécifiques aux personnes ayant l'intention de se suicider ont été identifiés. 

PeopleImages/iStock
Des changements dans l'expression des gènes de la réponse au stress génèrent l'apparition de biomarqueurs
Ces biomarqueurs présents dans le sang sont repérables à partir d'un simple test
Les suicides représentent 2% de la mortalité annuelle en France

Repérer le risque de suicide à travers une simple prise de sang ? Cela semble irréaliste et pourtant c'est bien ce que suggèrent des chercheurs de l'université de Californie à Irvine. Ils viennent de développer une approche pour identifier les biomarqueurs prédisant le risque de suicide dans les troubles dépressifs majeurs, des travaux publiés dans Translational Psychiatry.

Mais comment peut-on repérer un tel risque dans le sang ? Les chercheurs ont utilisé les données d'échantillons de sang et de cerveau de victimes de suicides. Et ils y ont découvert des changements  dans l'expression des gènes lors de la réponse au stress. Ces changements impactaient notamment le métabolisme des polyamines, le rythme circadien,, la dérégulation immunitaire et le maintien des télomères. 

Echantillons de sang et de cerveau

"Ces biomarqueurs sont une étape importante vers le développement de tests sanguins pour identifier les patients présentant un risque imminent de mettre fin à leur vie et il s'agit de la première étude à analyser des échantillons de sang et de cerveau dans une population touchée par des troubles dépressifs majeurs démontrant des différences dans l'expression de gènes associés au suicide", souligne Adolfo Sequeira, chercheur au département de psychiatrie.

Un test sanguin comme moyen de prévention

L'identification de ces marqueurs et leur utilisation potentielle à partir d'un test sanguin serait un moyen de prévention du suicide d'autant plus important que l'on estime que 30% des personnes suicidaires consultent un professionnel de santé dans le mois précédant leur passage à l'acte, de même qu'une augmentation importante des suicides se produit dans les semaines suivant la sortie des hôpitaux psychiatriques. "Ainsi il existe une opportunité pour les professionnels de santé d'évaluer facilement les personnes à risque avec un test de biomarqueurs sanguins pour évaluer l'intention de suicide", insistent les auteurs de cette étude.

Avec environ 10 0000 suicides par an, ce geste représente en France 2% de la mortalité. Le suicide est dans notre pays la première cause de décès chez les 25-34 ans.