ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Ces indigènes ne souffrent quasiment jamais de démence

Neurologie

Ces indigènes ne souffrent quasiment jamais de démence

Par Mathilde Debry

Pour les scientifiques, la très faible incidence de la démence chez les Tsimanes et les Mosetén serait due à leur mode de vie.

JohnnyLye / istock.
MOTS-CLÉS :
En France, 1 227 558 personnes étaient atteintes de démence en 2018.
En 2050, la démence touchera 3,31% de notre population.

Selon une nouvelle étude publiée dans The Journal of the Alzheimer's Association, deux groupes d’indigènes présentent le plus faible taux de démence au monde.

Un seul cas chez les Mosetén

Des scientifiques de l'Université USC ont découvert que seulement 1% des Tsimanes et des Mosetén, des Boliviens vivant dans la forêt amazonienne, souffrent de démence. En comparaison, 11 % des Américains âgés de 65 ans et plus sont atteints de troubles cognitifs.

Pour parvenir à ses conclusions, l'équipe a étudié l'état cérébral des Tsimanes et des Mosetén à l'aide de scanners et de questionnaires. Sur 435 Tsimanes, les chercheurs ont identifié seulement cinq personnes de plus de 60 ans atteintes de démence, et n’ont répertorié qu’un seul cas chez les Mosetén. À leur grande surprise, les chercheurs ont également constaté que les Tsimanes et les Mosetén atteints de démence présentaient fréquemment des calcifications inhabituelles dans les artères enfouies dans le crâne.

Beaucoup d’activité physique

Pour les scientifiques, cette faible incidence de la démence au sein de ces populations est due à leur mode de vie. Les Tsimanes et les Mosetén font en effet beaucoup d’activité physique via la culture, la chasse et la pêche, et ont une alimentation très saine, à base de fruits, de légumes, de viande et de poisson. Ils ne souffrent pas non plus de la pollution atmosphérique.

Cette qualité de vie porte d’ailleurs aussi clairement ses fruits à d'autres égards. Des études antérieures ont ainsi montré que le cerveau des Tsimanes a tendance à vieillir 70 % moins vite que celui de leurs homologues occidentaux. Ils ont également un cœur remarquablement sain et la plus faible prévalence d'athérosclérose coronaire de toutes les populations.