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Grossesse

La dépression des femmes enceintes résiste aux traitements

Par Diane Cacciarella

Les traitements antidépresseurs ne seraient pas efficaces pour les femmes enceintes atteintes de dépression ou d’anxiété. 

g-stockstudio/istock
Beaucoup de femmes souffrent de dépression et/ou d’anxiété pendant et après leur grossesse.
La prise de médicaments antidépresseurs n’améliore pas nécessairement leur état, elles doivent donc être suivies très régulièrement par leur médecin.

20% des femmes sont touchées par la dépression et l’anxiété périnatales, c’est-à-dire au cours de la période située entre la vingt-huitième semaine de grossesse, soit six mois environ, et le septième jour de vie après la naissance, selon une étude publiée dans la revue Psychiatric Research and Clinical Practice. D’après les scientifiques, les traitements antidépresseurs n’amélioreraient pas les symptômes psychologiques de ces futures mamans. Un constat aussi vrai pour les mères quand elles sont dans la période post-partum, soit de l’accouchement jusqu’à environ six semaines après : pour elles non plus, les traitements ne seraient pas efficaces. 

Surveiller ces femmes pour adapter le traitement

"Il s’agit de la première étude à démontrer que de nombreuses femmes signalent des symptômes de dépression et d'anxiété pendant la grossesse et la période post-partum, bien qu’elles prennent un traitement antidépresseur", assure Katherine Wisner, l’une des autrices de l’étude. Ces femmes doivent donc être surveillées en permanence pendant la grossesse et la période post-partum, pour que leurs médecins puissent adapter le traitement afin d’atténuer leurs symptômes". 

50% des femmes ont des symptômes dépressifs légers

Dans le détail, pendant la grossesse, 18 % des femmes présentaient des symptômes dépressifs minimes, 50 % légers et 32 % cliniquement probants. "Les facteurs psychologiques et psychosociaux changent rapidement tout au long de la grossesse, Catherine Stika, autre autrice de cette étude. De fréquents dépistages permettront au médecin d'adapter le type et/ou l'intensité du suivi jusqu'à ce que les symptômes s'améliorent". Un problème inquiétant pour la femme enceinte mais aussi le bébé car, selon les auteurs, ceux dont la maman présentent ce type de symptômes auraient un risque plus important d’être atteints de troubles du développement.

Migraines, IMC élevé, troubles thyroïdien…

Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont étudié les données de 88 femmes enceintes. Toutes les quatre semaines et jusqu’à quatorze semaines après l’accouchement, leur état de santé psychique était évalué. Ainsi, les scientifiques ont aussi pu observer que les futures mamans qui prenaient un certain type de traitement antidépresseur  - appelé  inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine - présentaient des signes de mauvaise santé physique comme un indice de masse corporelle (IMC) élevé, des migraines, des troubles thyroïdiens ou encore de l'asthme. Néanmoins, ils n’établissent pas de lien de causalité entre ces facteurs. Enfin, les auteurs notent aussi que les femmes enceintes qui ont eu des antécédents de troubles de l'alimentation étaient plus à risque de souffrir de dépression.