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Epidémie

Clostridium difficile : pourquoi la bactérie inquiète les médecins de Marseille

Par Arnaud Aubry

La souche 027 du Clostridium difficile, une bactérie qui provoque de sévères diarrhées, est soupçonnée d'être à l'origine de 3 décès dans les Bouches-du-Rhône.

Jeff McIntosh/AP/SIPA

Depuis le mois de mars, une bactérie – la souche 027 du Clostridium difficile – est à l'origine d'une véritable épidémie dans les établissements sanitaires de la région de Marseille. 41 personnes auraient déjà été infectées par cette bactérie, mutante du Clostridium difficile, qui serait même soupçonnée d'être à l'origine de la mort de 3 personnes.

La bactérie s'attaque aux personnes âgées


La bactérie inquiète particulièrement les médecins tout d'abord car elle s'attaque aux personnes âgées, le site de l'Institut de Veille Sanitaire précisant ainsi que les principaux facteurs de risques sont « un âge supérieur à 65 ans ». Facteur aggravant, « l’administration d’antibiotiques qui déséquilibrent la flore intestinale, permettant ainsi aux souches de [Clostridium] difficile de s’implanter et de se multiplier ». Comme nous l'indiquions dans nos colonnes vendredi 4 octobre, la souche 027 présente un caractère plus sévère et plus contagieux que la souche originelle. L'infection  se manifeste par des diarrhées, accompagnée de crampes abdominales et de fièvre.

La souche 027 est contagieuse et très résistante

Surtout, les médecins sont inquiets du fait de la très grande résistance de la bactérie : « Effectivement, elle est résistante aux solutés hydro-alcoolique utilisés par le personnel soignant pour se désinfecter les mains de même qu’aux produits de nettoyages couramment utilisés dans les hôpitaux », a confirmé Jean-Christophe Delarozière de l’Antenne régionale de lutte contre les infections nosocomiales (ARLIN), interrogé par Sciences et Avenir.

Isolement des malades et précautions d'hygiènes particulières

Seule solution pour lutter contre cette épidémie, l'isolement des malades grâce à un dépistage rapide de la bactérie, et une hygiène des mains rigoureuses en particulier après le passage aux toilettes, la contamination ayant lieu par voie oro-fécale et sa transmission de personne à personne s’effectuant directement par manuportage. De plus, des précautions particulières seront prises (port de gants, blouse, désinfection de l’environnement avec de l’eau de Javel…). 

Face à cette menace, l’Agence régionale de santé (ARS) a également mis en place des mesures de surveillance et d’alerte dans les établissements sanitaires de la région et notamment au niveau des EPAD qui accueillent les personnes âgées.