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Désintoxication

Crack à Paris : et si on payait les toxicomanes pour qu'ils décrochent ?

Par Mathilde Debry

La maire de Paris se débat depuis des années avec les consommateurs de crack. Confrontée au même type de problème, la Californie envisage de le traiter à la source... en payant les toxicomanes pour qu'ils restent sobres.

Ridofranz / istock.
Stalingrad, Barbès, gare du Nord, La Chapelle… Depuis trente ans, les consommateurs parisiens de crack sont renvoyés d’un lieu à un autre, et dérangent les habitants.
Considérée comme la drogue du pauvre, le crack est extrêmement addictif.

Alors que la maire de Paris Anne Hidalgo s’est attirée l’ire de ses opposants politiques en voulant ouvrir quatre nouveaux sites pour les consommateurs de crack dans la capitale, la Californie envisage une méthode beaucoup plus radicale pour se débarrasser des problèmes de drogue : payer les toxicomanes pour qu'ils restent sobres.

Une technique utilisée sur d'anciens militaires

Le gouvernement fédéral le fait depuis des années avec ses vétérans de l'armée, et les recherches montrent que c'est l'un des moyens les plus efficaces de les inciter à arrêter de consommer des drogues comme la cocaïne et la méthamphétamine.

Le système fonctionne comme suit : sur une période donnée, les personnes dépendantes reçoivent de petites sommes pour chaque test de dépistage de drogue négatif. Les personnes qui terminent leur parcours thérapeutique sans aucun test positif peuvent gagner jusqu’à quelques centaines de dollars, en fonction de la durée des soins. Les ex-toxicomanes reçoivent généralement cet argent sous forme de carte cadeau.

Une proposition de loi

Au vu de ces résultats, le gouverneur Gavin Newsom a donc demandé au gouvernement fédéral l'autorisation d'utiliser l'argent des contribuables pour financer un programme de désintoxication similaire.

Une proposition de loi identique est en cours d'examen à l'assemblée législative de Californie, contrôlée par les démocrates. Elle a déjà été adoptée par le Sénat sans opposition. "Je pense que cette stratégie a de quoi plaire à tout le monde", a déclaré le sénateur Scott Wiener, démocrate de San Francisco et auteur du projet de loi. "Le plus important, c'est qu'elle fonctionne".

Le coût du programme dépend du nombre de participants. Un programme aidant 1 000 personnes dépendantes pourrait se chiffrer jusqu'à 286 000 dollars.