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Étude américaine

Pourquoi l’équilibre familial est encore plus important pour les enfants adoptés

Par Chloé Savellon

Une étude réalisée sur un petit échantillon montre l'impact négatif d'une éducation trop sévère ou conflictuelle chez les enfants adoptés.  

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MOTS-CLÉS :
Les enfants adoptés pourraient présenter des problèmes de croissance et de développement part rapport aux enfants non adoptés
Lorsque la famille adoptante vit dans le conflit, l'enfant pourrait être victime de déficiences cognitives

Parue dans Pediatric Research, l'étude a porté sur 10 enfants adoptés, ainsi que sur un groupe contrôle de 19 enfants non adoptés et nés aux États-Unis. "Il existe peu de données concernant les facteurs de risque et de protection chez les enfants adoptés après avoir été placés en institution", soulignent les auteurs de l'étude.

Pour en savoir plus, les chercheurs ont recruté des enfants qui avaient passé au moins huit mois dans des orphelinats d'Europe de l'Est, avant d'être adoptés par des familles américaines.

Âgés de 14 à 40 mois, ces derniers ont passé des tests physiques, psychologiques et neurocognitifs à deux reprises au cours des deux années suivantes. Les familles ont également répondu à des questionnaires sur le développement et le comportement des enfants, ainsi que sur divers aspects relatifs à leur vie familiale. 

Les conflits nuiraient au développement de l'enfant

Dans l'ensemble, les enfants adoptés présentaient des déficits significatifs de croissance, de capacités cognitives et de développement par rapport aux enfants non adoptés. Toutefois, ces différences étaient moindres chez les enfants issus de familles ayant obtenu un score plus élevé en matière de cohésion, autrement dit au sein desquelles les membres s'entraident et expriment leurs émotions.

À l'inverse, les enfants présentaient des déficits de capacité cognitive et de quotient émotionnel plus importants si leur famille obtenait un score plus élevé en matière de conflit et de contrôle. Les auteurs en concluent que la complicité et l'expression des sentiments dans le cadre familial peuvent modérer les effets de l'adversité avant l'adoption, contrairement aux foyers régis par le conflit ou en cas d'éducation trop sévère.

"L'évaluation précoce du tempérament de l'enfant et du contexte parental peut servir à optimiser l'adéquation entre le style parental, l'environnement familial et le développement de l'enfant", considèrent les chercheurs. Ces derniers insistent toutefois sur la nécessité de mener d'autres études de plus grande envergure pour étayer cette théorie.