ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Grignoter le soir rend moins performant le lendemain

Alimentation

Grignoter le soir rend moins performant le lendemain

Par Jean-Guillaume Bayard

Se gaver de nourritures supplémentaires après le dîner rend les grignoteurs moins serviables et moins efficaces au travail le lendemain.

Choreograph/iStock
Le grignotage serait devenu le principal facteur d’obésité dans les pays industrialisés.
Grignoter avant de se coucher augmente les risques de maux de tête, d'estomac et de diarrhée le lendemain.
La fringale du soir diminue la concentration et la motivation le lendemain.

Le grignotage est mauvais pour la santé. Il serait même devenu le principal facteur d’obésité dans les pays industrialisés. Des scientifiques tentent de comprendre ce qui nous pousse à vouloir nous gaver de mauvaises nourritures et avancent que cela pourrait être dû à des cellules cérébrales spécifiques. Se laisser aller à des fringales le soir affecterait même l'humeur et les performances au travail le lendemain. C’est ce qu’ont conclu des chercheurs américains en psychologie de l’université de North Carolina dans une étude publiée le 25 mars dans le Journal of Applied Psychology.

Des effets à court terme

Afin d’être en forme et efficace au travail, il vaut mieux éviter de grignoter la veille au soir. “Pour la première fois, nous avons montré qu'une alimentation saine affecte immédiatement nos comportements et nos performances sur le lieu de travail, affirme Seonghee Cho, professeure de psychologie à l’université de North Carolina et autrice de l’étude. Il est relativement bien établi que d'autres comportements liés à la santé, tels que le sommeil et l'exercice, affectent notre travail. Mais personne n'avait examiné les effets à court terme d'une mauvaise alimentation.”

Les chercheurs ont étudié 97 employés à temps plein qui ont dû répondre à une série de questions trois fois par jour pendant 10 jours de travail consécutif. Avant chaque journée au bureau, ils ont répondu à des questions liées à leur bien-être physique et émotionnel. Quand celle-ci s’est terminée, les participants ont décrit les tâches effectuées pendant la journée. Enfin, le soir, avant de se coucher, ils ont indiqué ce qu’ils ont mangé et bu depuis qu'ils ont fini de travailler. Dans le contexte de l'étude, les chercheurs ont défini la mauvaise alimentation comme des exemples où les participants ont eu l'impression d'avoir mangé trop de malbouffe, quand ils ont senti qu'ils avaient trop mangé ou bu et lorsqu'ils ont déclaré avoir grignoté en fin de soirée.

Des conséquences physiques et morales

Les résultats ont révélé que lorsque les gens ont adopté des comportements alimentaires malsains, ils étaient plus susceptibles de déclarer avoir des problèmes physiques le lendemain matin tels que des maux de tête, des maux d'estomac et de la diarrhée. Ils étaient également plus susceptibles d’avoir des remords et ont fait part de sentiments de culpabilité et de honte par rapport à leurs choix alimentaires. Ces deux sentiments combinés ont diminué leur “comportement aidant”, faisant référence au fait d’aider des collègues et à faire un effort supplémentaire lorsqu'ils n'y sont pas obligés, comme aider un collègue dans une tâche qui ne relève pas de sa responsabilité.

Ce qu'il faut retenir ici, c'est que nous savons maintenant qu'une mauvaise alimentation peut avoir des effets presque immédiats sur les performances au travail, résume Seonghee Cho. Cependant, nous pouvons également dire qu'il n'y a pas de régime alimentaire sain unique et qu'une alimentation saine ne concerne pas seulement le contenu nutritionnel. Elle peut être influencée par les besoins alimentaires d'un individu, ou même par le moment et la façon dont il s’alimente.”