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Arrêt du tabac : on ne compense pas forcément en grignotant

Les repentis de la cigarette compensent-ils forcément en mangeant davantage ? Pas forcément. Selon une nouvelle étude américaine, l’arrêt du tabac aurait peu d’effet sur l’attrait pour la nourriture.

Arrêt du tabac : on ne compense pas forcément en grignotant Rattankun Thongbun/iStock




C’est l’une des craintes des fumeurs souhaitant arrêter la cigarette : compenser leur addiction par une autre en se jetant sur la nourriture et, de fait, prendre du poids.

Pourtant, c’est loin d’être systématiquement le cas, révèle une étude de l’Université de Buffalo, aux États-Unis, et publiée dans la revue Drug and Alcohol Dependence. En analysant les dépenses d’argent réelles des fumeurs en termes d’achat de cigarettes, de nourriture et d’eau pendant l’abstinence, les chercheurs ont constaté que les motivations pour ces trois éléments "n’interagissent pas beaucoup". "Les résultats suggèrent que l'abstinence tabagique n'affecte pas la motivation pour la nourriture et l'eau", explique ainsi Stephen Tiffany, co-auteur des travaux.

Pas d’attrait supplémentaire pour la nourriture

Pour les besoins de l’étude, les chercheurs ont recruté 50 participants, tous fumeurs, dont la moitié s'était abstenus de fumer pendant 12 heures, et à qui ils ont donné 9 dollars à dépenser comme ils le souhaitaient, ou de le conserver. Parmi les produits qu’ils pouvaient s’offrir, se trouvait : un paquet de leur marque de cigarettes préférée, leur friandise préférée ou une bouteille d’eau.

Ils ont alors constaté que les fumeurs non abstinents dépensaient plus d'argent pour des cigarettes que pour de la nourriture, et plus d'argent pour la nourriture que pour l'eau. Les fumeurs abstinents dépensaient encore davantage pour des cigarettes, mais peu pour de la nourriture ou de l'eau.

Comprendre ce qui provoque les rechutes

"Lorsque les gens s'abstiennent de fumer, leur envie de fumer à tendance à augmenter, mais ils ne deviennent pas hypersensibles la nourriture", constate le Pr Tiffany.

"Si vous êtes dans un avion et que vous ne pouvez pas fumer, vous ne dépenserez probablement pas plus d'argent que d'habitude pour des collations", ajoute-t-il.

Si ces travaux ne sont pas terminés, les premiers résultats montrent selon lui à quel point les indices sont importants pour les fumeurs et à quel point les événements qui leur rappellent l'envie de fumer les poussent à conduire et à déterminer leurs choix. "Les gens ne rechutent pas au hasard. Ils rechutent en présence d'occasions qui peuvent être déclenchées par des indices particuliers", conclut le chercheur. Reste donc désormais à déterminer quelles sont les raisons qui poussent les anciens fumeurs à rechuter.

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