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Ghréline

Tabagisme : fumer inhibe l’activité de l’hormone de la faim

Le tabagisme aurait un impact direct sur la ghréline, l’hormone qui stimule l’appétit, selon une petite étude qui expliquerait la prise de poids liée au sevrage.

Tabagisme : fumer inhibe l’activité de l’hormone de la faim prudkov/epictura




Fumer pour maigrir ? Très mauvaise idée. Ne troquez pas les kilos contre un cancer du poumon… La science se doit toutefois d’être honnête et de rapporter l’action des molécules, fussent-elles très toxiques et addictives.

Passé ce préambule, on peut fournir les résultats d’une petite étude présentée ce lundi au Congrès International de la Société Respiratoire Européenne (ERS). Les travaux, menés sur 14 hommes, montrent que le fait de fumer réduirait bien l’apport calorique. Une théorie connue, dont les auteurs expliquent le fonctionnement. Selon eux, cela aurait en effet pour origine une modulation des niveaux de ghréline, une hormone digestive qui stimule l’appétit, connue sous le nom d’« hormone de la faim ».

152 calories en moins

Pour parvenir à cette observation, les auteurs sont partis d’un constat. Le sevrage tabagique est associé à des changements de poids. Les personnes qui parviennent à arrêter de fumer ont tendance à prendre du poids, tandis que les fumeurs ont moins de risques de développer une obésité par rapport aux non-fumeurs. Un argument qui peut encourager à la consommation de tabac, notamment chez les adolescentes. Par ailleurs, la prise de poids est un facteur majeur d’échec chez les personnes qui tentent de se sevrer.

Le but de l’étude consistait à examiner l’effet du tabagisme et du sevrage sur l’apport alimentaire, sur les sentiments subjectifs et sur les hormones liées à l’appétit. Les sujets ont participé à deux essais menés après une nuit sans tabac ni nourriture.

Dans le premier, « C-cig », les participants devaient fumer des cigarettes de leur marque habituelle ; dans le second, « S-sham » (test contrôle), ils devaient tenir leur cigarette sans l’allumer et tirer dessus comme s’ils la consommaient pour de vrai. Chaque test a duré 15 minutes ; 45 minutes après leur réalisation, une variété de snacks a été proposée aux sujets, qui pouvaient choisir et manger à leur gré.

L’apport alimentaire, l’appétit (faim, satiété et désir de manger) et l’envie de fumer ont été mesurés. Par ailleurs, les chercheurs ont collecté des échantillons sanguins et mesuré les niveaux de plusieurs hormones, dont l’obéstatine, la ghréline, GLP-1, CCK et l’insuline.

Selon les auteurs, le fait de fumer a un effet direct sur l’apport alimentaire : le tabagisme est associé à une réduction de 152 calories, ce qui est significatif. En revanche, ils n’ont pas relevé d’impact sur les préférences gustatives (sucré ou salé). Par ailleurs, ils ont observé que les concentrations de ghréline mettaient plus de temps à diminuer après le test S-sham, ce qui expliquerait une consommation alimentaire supérieure dans ce groupe. Aucun effet sur les autres hormones n’a été relevé. 

« Cette petite étude montre que le tabagisme a un effet direct sur l’apport calorique, qui pourrait s’expliquer par des altérations dans les niveaux de ghréline », concluent les auteurs, qui appellent à de plus vastes études pour confirmer ces résultats préliminaires.

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