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Vaccination

Pfizer lance des essais : le vaccin anti-Covid pour les enfants, c'est pour quand ?

Par Diane Cacciarella

Le laboratoire Pfizer a commencé les essais cliniques de son vaccin contre la Covid-19 sur les enfants de moins de 11 ans. Les recherches ne concernaient jusqu’à présent pas cette tranche d’âge qui n'est pas prioritaire pour la vaccination.

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Les contaminations sont en hausse chez les enfants
Cette tranche d'âge n'est pas prévue dans la campagne actuelle de vaccination
Pfizer qui lance un essai de vaccin pour les enfants estime pouvoir commercialiser son produit en 2022

Du 15 au 21 mars 2021, le nombre d’actes médicaux SOS Médecins pour suspicion de la Covid-19 a augmenté de 30% chez les enfants de 0 à 14 ans, selon le point épidémiologique hebdomadaire publié par Santé publique France ce jeudi 25 mars. Cette croissance équivaut à 126 actes de plus par rapport à la semaine précédente. Les plus jeunes ne sont pas la priorité dans la stratégie vaccinale du gouvernement, qui entend protéger d’abord les plus fragiles. Mais, en prévision de l’élargissement de cette campagne vaccinale aux autres catégories de la population, Pfizer vient de commencer les essais cliniques de son vaccin contre la Covid-19 sur les enfants de moins de 11 ans. Le laboratoire espère pouvoir le commercialiser début 2022. 

Les premières doses ont été administrées aux enfants de 6 mois à 11 ans

"Nous avons administré les premières doses chez des enfants (...) afin d'évaluer la sûreté, la façon dont il est toléré, et l'immunogénicité (c’est-à-dire la capacité à déclencher une réaction immunitaire) du vaccin (...) pour prévenir le Covid-19 chez les enfants de 6 mois à 11 ans", a expliqué l'entreprise américaine dans une déclaration à l'Agence France Presse (AFP). Et d’ajouter "nous espérons que le vaccin pourra être disponible pour ces enfants les plus jeunes d'ici début 2022 (...) Nous sommes fiers de pouvoir démarrer cette étude si nécessaire pour les enfants et familles attendant avec impatience une option" pour se vacciner. Lors des premières phases de recherches, les essais cliniques concernaient majoritairement des adultes, souvent en bonne santé. Ils n’avaient jamais été réalisés sur des enfants, dont la vaccination n’était pas prioritaire. 

Peu d’enfants atteints de la Covid-19 hospitalisés…

Actuellement, dans les pays où il est autorisé, le vaccin produit par Pfizer/BioNTech est administré aux personnes de 16 ans et plus. Les essais cliniques qui viennent de débuter concernent les enfants de moins de 11 ans, ainsi que 2 200 jeunes de 12 à 15 ans. Mais ce laboratoire n’est pas le seul à s’intéresser aux enfants. La semaine dernière, Moderna avait aussi annoncé le début des essais cliniques de son vaccin contre la Covid-19 sur des patients âgés de 6 mois à 11 ans. Selon le point épidémiologique de Santé publique France, publié ce 25 mars : “Les enfants sont très peu représentés chez les patients hospitalisés pour COVID-19 et parmi les décès (moins de 1%).” C’est donc en prévision de l’élargissement de la campagne vaccinale aux tranches d’âge les moins à risques que Pfizer et Moderna commencent ces essais cliniques. 

Des syndromes inflammatoires observés chez plusieurs centaines d’enfants atteints de Covid-19

Les enfants représentent une part importante de la population et leur contamination est en hausse. Ainsi, même s'ils semblent moins atteints par les formes graves de la Covid-19, mais il reste essentiel de permettre leur accès à la vaccination. Et ce, pour deux raisons. Tout d’abord, la Covid-19 peut aussi les rendre malades. En effet, Santé publique France surveille de près les syndromes inflammatoires multi-systémiques pédiatriques (PIMS), c’est-à-dire des symptômes observés chez les enfants ayant été atteints de la Covid-19. Il s’agit principalement de dommages cardiaques tels que la myocardite, une inflammation du myocarde. 442 cas de PIMS ont été signalés entre le 1er mars 2020 et le 21 mars 2021. Parmi eux, 44% ont été hospitalisés en service de réanimation et 25% en unité de soins critiques, soit respectivement 196 et 110 enfants. 

Enfin, tout comme les adultes, les jeunes porteurs du virus peuvent aussi le transmettre et contribuer à sa prolifération. A terme, leur vaccination pourrait donc être cruciale pour atteindre l’immunité collective. Reste à attendre les résultats des essais cliniques et la mise sur le marché d’un vaccin adapté à cette tranche d’âge.