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QUESTION D'ACTU

Annonce du maire du Xe arrondissement

Salles de shoot : 1ère ouverture à Paris en novembre

Les riverains avaient pourtant voté contre, mais la première salle de shoot ouvrira bien à Paris au mois de novembre. C'est l'annonce faite ce week-end par le maire PS du Xe arrondissement.

Salles de shoot : 1ère ouverture à Paris en novembre 20 MINUTES/SIPA




Paris devrait ouvrir la première salle de shoot française avant la fin de l'année. Selon Rémi Fréaud, le maire socialiste du Xe arrondissement, celle-ci serait même prévue pour le le mois de novembre, a-t-il confié au Parisien samedi. La nouvelle va sans doute raviver les crispations sur ce projet sensible porté par la mairie de Paris mais aussi le Gouvernement. Cette première salle de shoot ouvrira ses portes dans le Xe arrondissement près de la gare du Nord. Il s’agit pour l'association Gaïa Paris en charge du projet de proposer aux toxicomanes de consommer leur drogue dans un lieu permettant de mener une politique de réduction des risques. Un projet qui ne plaît pas du tout aux riverains concernés qui redoutent que leur quartier ne se transforme en « spot de toxicomanie. »

La création d'une zone de non-droit
Pour preuve, la votation populaire organisée au mois d'avril par Serge Federbussch (Parti des libertés), élu du Xe arrondissement. Résultat, 93 % des 300 votants ont exprimé leur désaccord sur l’installation dans leur quartier de cette salle de shoot. 
Un point de vue visiblement partagé par les Français en général, puisque selon un sondage Ifop organisé au mois de septembre dernier 55 % d'entre eux y seraient opposés.
Et cette opinion, les opposants aux salles de shoot comptent bien la défendre devant la justice. Contacté par pourquoidocteur, Serge Lebigot, président de l'association Parents contre la drogue rappelle qu'il a déjà porté plainte contre X devant le TGI et la Cour de Justice de la République car, « ce projet ne respecte pas la loi. La législation française interdit l'usage de stupéfiants, c'est clair. Si cette salle de shoot ouvre, c'est un passage en force du Gouvernement qui craint un débat au Parlement sur ce thème. » 
Farouchement opposé à leur ouverture, lui et son association pensent qu'elles créeront par ailleurs une zone de non-droit. « Là où elles existent, la police n'a pas le droit d'approcher aux environs de la salle. Une situation qui ouvre la voie nette aux trafiquants », selon Serge Lebigot. Et de ce dernier de conclure : « Ce n'est pas en donnant de la drogue aux toxicomanes qu'on les aide à arrêter. Il faudrait comme dans de nombreux pays du Nord mettre en place de grandes campagnes de prévention et de sensibilisation contre les ravages des stupéfiants. Quand on est face à un toxicomane, la meilleure solution c'est de toute faire pour l'aider à décrocher. » 


Une politique de réduction des risques 
A l'inverse, pour ses promoteurs, les salles de consommation de drogues (SCMR) ont pour objectif la réduction des risques pour les usagers de drogues. Une politique qui « valorise la capacité des individus à se prendre en charge », notait le rapport de l’Inserm Réduction des risques infectieux chez les usagers de drogues d'octobre 2010.
« La réduction des risques est une philosophie qui privilégie la santé des personnes avant l’arrêt de la consommation du produit », analysait à ce titre le Dr Alain Morel, psychiatre, directeur général de l’Association Oppelia (1), interrogé en 2012 par pourquoidocteur.
« Il ne s’agit pas d’arrêter de consommer. Elles s’inscrivent dans une démarche qui vise à consommer à moindre risques à plusieurs niveaux : lutte contre le virus du sida et autres maladies transmissibles liées à la consommation de drogues, encouragement et maintien du lien social, favorisation de l’accès aux institutions socio-médicales », concluait-il.

(1) Association qui a pour objet d’apporter une aide aux personnes qui rencontrent des difficultés psychologiques, sociales et sanitaires, en particulier celles liées à l’usage de drogues et aux addictions.

 

 

 



 

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