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Suicide : les hôpitaux marseillais renforcent leurs dispositifs contre la récidive

Par Mathilde Debry

Les Hôpitaux Universitaires de Marseille et leurs partenaires lancent le dispositif VigilanS, dans le but de réduire la récidive suicidaire.

Nenad Cavoski / istock.
L’idée est de mettre en place une veille, pour rompre le sentiment d’isolement et d’abandon des personnes ayant des idées suicidaires.
Les premières évaluations ont démontré que dans l’année qui suit une tentative de suicide, on passe de 1% de mortalité à 0,6% grâce à ce type de dispositif de veille.

Afin de prévenir le suicide et de réduire la récidive, les Hôpitaux Universitaires de Marseille et leurs partenaires lancent le dispositif VigilanS. Il sera préalablement testé dans les Bouches-du-Rhône, avant d’être déployé sur l’ensemble de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cette initiative est portée par le service Urgences psychiatrique de l’Hôpital de la Timone.

Assurer d’un recours possible même après la sortie de l’hôpital

L’idée est de mettre en place une veille, pour rompre le sentiment d’isolement et d’abandon des personnes ayant des idées suicidaires. En ce sens, un ensemble de mesures et d’outils permettront de maintenir le lien avec le patient, et lui assurer d’un recours possible en cas de difficulté́ ou de crise, même après sa sortie de l’hôpital.

Aux urgences, un courrier d’information et une petite carte seront remis aux patients qui ont tenté de mettre fin à leurs jours. Leur consentement sera recueilli pour pouvoir les contacter ultérieurement, par courrier ou au téléphone. Sur la carte figurera un numéro gratuit, fixe et portable, accompagné de ce message : "Nous pensons à vous, restons connectés !".

Une vingtaine de vies sauvées

La permanence téléphonique, ouverte du lundi au vendredi de 10h à 18h, sera assurée par une psychologue et une infirmière. Elles joindront aussi les gens selon un calendrier d’appels précis, pour s’enquérir de leur état psychologique et de leur condition. En cas d’impossibilité de les joindre par téléphone, des cartes postales sont envoyées une fois par mois pendant quatre mois avec un message manuscrit, signe tangible de l’authenticité de la démarche. "Marques d’attention discrètes, elles ont vocation par un moyen non intrusif à rappeler qu’il existe, en cas de besoin, des personnes vers qui se tourner", précisent les professionnels de santé dans un communiqué.

Les premières évaluations ont démontré que dans l’année qui suit une tentative de suicide, on passe de 1% de mortalité à 0,6% grâce à ce type de dispositif de veille. On dénombre approximativement 2000 tentatives de suicide par an sur Marseille, et 4000 à 5000 tentatives dans les Bouches-du-Rhône. Sur la région, le nombre de personnes concernées par le déploiement du programme pourrait au final atteindre les 10 000 patients. A titre d’exemple, pour 5000 personnes, le passage de 1% à 0,6% représente une vingtaine de vies sauvées.