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Semaine d'Action sur la Fibrillation Atriale

"La maladie change beaucoup de choses, on réalise qu'on n'est pas un surhomme ..."

Par Th. B.

C'est un mal dit "silencieux" dont les symptômes peuvent passer longtemps inaperçus. Mais la fibrillation atriale est une pathologie qui doit être sérieusement prise en charge et dont l'impact sur la vie quotidienne n'est pas négligeable. Dans le cadre de la Semaine d'Action sur la FA, en partenariat avec Action-Coeur et Paroles&Réactions, Pourquoi Docteur a rencontré un patient atteint de fibrillation atriale. Témoignage.

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Eric Helfer a 58 ans et sa vie a changé en mars 2017 lorsque sa fibrillation atriale a été diagnostiquée. "Cette maladie ne se voit pas mais elle me diminue beaucoup ...". Et c'est bien là une des caractéristiques majeures de cette pathologie qui toucherait 750 000 personnes en France : un mal "silencieux", qui peut exister longtemps sans que les symptômes se repèrent et qui, même une fois diagnostiqué, reste sans signe extérieur visible mais handicape sérieusement les patients qui en souffrent.

Pour Eric, l'alerte a été donnée par des malaises qu'il ne parvenait pas à définir. "Quand je partais faire une marche, j'avais la sensation de ne pas être bien, l'impression de ne pas pouvoir avancer". C'est souvent de cette façon que la fibrillation atriale commence à se manifester : fatigue, essoufflements, palpitation. Les premiers effets d'un dysfonctionnement dans la stimulation électrique des parois des oreillettes qui génère un trouble du rythme cardiaque qui, à son tour, empêche les oreillettes d'évacuer normalement le sang avec le risque de formation de caillots pouvant provoquer thromboses ou AVC.

Problèmes cardiaques et antécédents familiaux

C'est après avoir suivi le rythme cardiaque d'Eric Helfer sur 24 heures avec un holster que son cardiologue a posé le diagnostic de la FA. "On voir bien que sur les périodes où je ne me sentais pas bien, le rythme cardiaque augmente de façon significative", explique Eric en montrant un diagramme très explicite. 

"J'avais déjà fait des infarctus, on m'avait posé des stents et j'ai des antécédents familiaux de problèmes cardiaques", explique le patient qui a tout de suite été traité par ablation, c'est à dire une intervention par voie veineuse qui vient traiter les cellules des oreillettes en cause dans la maladie, avec en plus la prescription d'anti-coagulants. Une contrainte de plus dans la gestion de la maladie puisque ces médicaments ont des effets à ne pas négliger. "On saigne beaucoup plus à la moindre coupure et en cas de choc on a tout de suite des gros bleus avec un risque d'hémorragie", témoigne Eric Helfer.

Une maladie chronique

Est-il guéri depuis ? "Je me sens encore faible, j'ai du mal à monter un étage, je suis très vite fatigué; la maladie a changé beaucoup de choses pout moi, avec la FA, on n'est plus un surhomme, on est fragile ...", raconte Eric. Effectivement, on ne guérit pas de la fibrillation atriale, une maladie chronique qui se gère comme telle, avec un suivi régulier des patients. 

Et une maladie qui impose de mener une vie saine. "J'avais du surpoids, j'ai perdu 15 kilos, je fais de la marche, du rameur, de l'aquagym (une activité interrompue pour Eric Helfer en raison du confinement et de la fermetures des équipements sportifs, NDLR). Je me sens beaucoup mieux quand je pratique ces activités ... mais malgré cette hygiène de vie meilleure, malgré les médicaments, mon coeur continue de se boucher régulièrement, c'est un peu déprimant", déplore Eric en regrettant des plaisirs qui lui sont désormais interdits : "Je n'ai jamais fumé, jamais bu, mais j'avais un faible pour les petits plats mijotés, c'est tout de même meilleur que la salade !".