ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Fibrillation atriale : priorité à la prévention du risque thrombo-embolique

Semaine d'action 2021

Fibrillation atriale : priorité à la prévention du risque thrombo-embolique

Par Thierry Borsa

La fibrillation atriale toucherait plus de 750 000 personnes en France. Dans le cadre de la Semaine d'Action 2021 concernant cette maladie, Pourquoi Docteur vous propose une série d'articles pour mieux connaître la fibrillation atriale, ses symptômes et les traitements pour la contrôler. Le point avec le professeur Maxime Guenoun sur la prise en charge de la "FA".

Richard Villalonundefined undefined/iStock.com
La fibrillation atriale pose le problème de sa prise en charge précoce avant l'apparition de symptômes caractéristiques
Les anti-coagulants permettent de réduire le risque de formation de caillots de sang dans l'oreillette pouvant provoquer un AVC

Non seulement la fibrillation atriale est une maladie qui peut être "silencieuse", c'est à dire sans symptômes ressentis, mais une fois détectée, le plus souvent au "hasard" d'un examen médical, qui pose aussi le problème de sa prise en charge. Cette pathologie qui se traduit par une perturbation du rythme cardiaque liée à un dysfonctionnement de la stimulation électrique des oreillettes fait pourtant, dès son apparition, courir un risque thrombo-embolique. En effet, l'irrégularité du rythme cardiaque entraîne une mauvaise évacuation du sang depuis le coeur avec la possible formation de caillots pouvant avoir des conséquences graves et notamment provoquer un accident vasculaire cérébral.

D'où la question qui se pose du traitement à prescrire lorsque cette fibrillation atriale est dite "infraclinique", c'est à dire avant qu'elle se manifeste par des symptômes identifiés à partir desquels on peut poser un diagnostic certain et qu'elle n'est pas documentée par les moyens conventionnels pour évaluer l'ampleur du trouble du rythme cardiaque.

Prévenir le risque thrombo-embolique

La fibrillation atriale, en dehors de cette irrégularité du rythme cardiaque peut être suspectée en cas de palpitations, d'essoufflement, de fatigue. Mais ces troubles ne sont pas forcément liés à une fibrillation atriale et des examens complémentaires, notamment un éléctrocardiogramme, sont nécessaires pour établir le diagnostic à partir duquel ont peut définir un mode de prise en charge. 

"Pour une FA clinique, on connait les indications de traitement, une stratégie anti-arythmique et une stratégie anti-coagulante, explique le professeur Maxime Guenoun, cardiologue à Marseille, mais pour une FA infraclinique, on n'a pas d'expérience pour dire que si on anti-coagule on a une réduction du risque thrombo-embolique".

Les seules indications dont dispose le corps médical sont issues d'un algorithme qui donne des préconisations sur la mise en place d'un traitement anti-coagulant, traitement qui n'est pas neutre puisqu'il génère un risque hémorragique chez le patient.

Le recours aux anticoagulants s'impose

"Mais ce sont des recommandations sans critère de classe. On attend des études qui doivent préciser la conduite à tenir pour des patients avec une FA infraclinique après 65 ans et après 75 ans lorsqu'ils sont à risque", précise le praticien qui ajoute que si la fibrillation est importante, c'est de toute façon un recours aux anti-coagulants qui s'impose.

La fibrillation atriale concernerait plus de 750 000 personnes en France. Pour ces patients, les anticoagulants oraux sont prescrits en première intention et ces nouveaux médicaments présentent de nombreux avantages, parmi lesquels "une efficacité supérieure dans certains sous-types de population par rapport aux AVK (antivitamines K)", explique le Pr Atul Pathak. Ils ont aussi l’avantage d’être pratiques puisqu’on "peut s’affranchir du sacro-saint dosage TP et INR (taux de prothrombine et International Normalized Ratio, qui sont des indicateurs de la coagulation sanguine, ndlr)".


Ci-dessous, le témoignage d'un patient sur la fibrillation atriale :