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Densité osseuse

Ostéoporose : un test pour le cancer du poumon permet de la détecter

Par Charlotte Arce

Selon une nouvelle étude chinoise, l’examen d’imagerie par tomographie à faible dose, qui permet notamment de dépister le cancer du poumon, serait aussi très efficace pour détecter l’ostéoporose.

wutwhanfoto/iStock
L'étude, menée auprès de près de 70 000 adultes venus se faire dépister pour le cancer du poumon, révèle que l'imagerie ar tomographie à faible dose permet de dépister également l'ostéoporose.
L'analyse des images obtenues révèle une prévalence deux fois plus élevée chez les hommes par rapport aux images des scanners de densité osseuse standard.

Dépister à la fois le cancer du poumon et l’ostéoporose, sans équipement, temps ou coût supplémentaire : c’est la promesse qui pourra bientôt être faite aux patientes et aux patients venant passer un test de dépistage pour l’une ou l’autre de ces maladies.

Selon une nouvelle étude menée par l'Académie chinoise d'ingénierie et la faculté de médecine de l'Université de Pékin, publiée dans le Journal of Bone and Mineral Research, les examens d'imagerie par tomographie à faible dose (LDCT) réalisés notamment pour le dépistage du cancer du poumon peuvent aussi s’avérer particulièrement utiles pour détecter les cas d’ostéoporose.

Une étude à large cohorte

Touchant millions de personnes en France, parmi lesquelles 30 à 40% de femmes ménopausées, l’ostéoporose se caractérise par une fragilité excessive du squelette, due à une diminution de la masse osseuse et à l'altération de la micro-architecture osseuse. Maladie relativement silencieuse, l’ostéoporose est aujourd’hui dépistée chez les personnes à risque grâce à une densiométrie osseuse, qui permet d’évaluer avec précision la densité minérale osseuse (DMO) et le risque d’ostéoporose.

Selon ces nouveaux travaux, cette technique de référence n’est toutefois pas la seule qui soit efficace pour dépister la fragilité osseuse. Ces nouveaux travaux montrent en effet que le scanner LDCT thoracique, utilisé pour le dépistage du cancer du poumon, permet lui aussi de détecter l’ostéoporose.

L’étude en question a porté sur 69 095 adultes (40733 hommes et 28362 femmes) ayant reçu un scanner thoracique LDCT à des fins de dépistage du cancer du poumon entre 2018 et 2019. Les données ont été récoltées pour analyse dans le cadre du China Biobank Project, une étude prospective multicentrique nationale sur la population.

Une prévalence deux fois plus élevée chez les hommes

L'analyse de ces scanners a révélé que la prévalence de l'ostéoporose chez les personnes de plus de 50 ans était de 29,0 % pour les femmes et de 13,5 % pour les hommes, ce qui équivaut respectivement à 49,0 millions et 22,8 millions de citoyens chinois. Chez les femmes, ce taux est comparable aux estimations des scanners de densité osseuse standard, mais chez les hommes, la prévalence était deux fois plus élevée. La prévalence variait géographiquement à travers le pays, avec des taux plus élevés dans le sud-ouest et des taux plus faibles dans le nord-est.

"Notre étude multicentrique à grande échelle de la densité osseuse mesurée à partir de scanners LDCT de routine a démontré le grand potentiel de l'utilisation de la LDCT pour le dépistage opportuniste de l'ostéoporose comme alternative aux scanners DXA standard", explique l'auteur principal Wei Tian, de l'Académie chinoise d'ingénierie et de la faculté de médecine de l'Université de Pékin. "Notre étude a révélé la prévalence étonnamment élevée de l'ostéoporose chez les hommes, ce qui pourrait avoir un impact sur la stratégie de prise en charge des hommes à l'avenir", estime-t-il.

Selon les auteurs, "de futures études de cohorte sont désormais nécessaires pour évaluer l'utilité clinique d'un tel dépistage en termes de prévention des fractures et de soutien aux analyses économiques nationales de la santé".