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Formes résistantes

Recrudescence des cas de tuberculose en France

Par Thierry Duberral

Une étude européenne montre une augmentation des cas de tuberculoses multirésistantes aux antibiotiques, principalement chez des patients provenant de pays de l'ex-Union soviétique.  

CHAMUSSY/SIPA

Considérée à tort comme une « maladie du passé », la tuberculose inquiète de nouveau les spécialistes. Même si le nombre de cas est en baisse dans l’Hexagone (environ 5000 chaque année), une augmentation soudaine de tuberculoses multirésistantes (MDR) aux antibiotiques, rencontrées principalement chez des patients nés dans des pays de l'ex-Union soviétique, a été observée en France en ces deux dernières années. Selon une étude publiée par Eurosurveillance et rapportée par l'agence de presse APM, de 50 cas en moyenne par an jusqu'en 2010, les médecins ont enregistré  69 cas en 2011 et 92 en 2012. 

Des cas importés des pays de l’Est

Cette augmentation était corrélée à une progression du nombre de cas importés de pays de l'ex-URSS:  9 en 2006, 21 en 2011 et 47 en 2012. En 2012, ils représentaient 50% des cas infectés par une souche multirésistante. L'équipe du centre Eurosurveillance pointe en particulier les patients originaires de Géorgie: alors que seulement 2 d'entre eux avaient été traités pour une tuberculose multirésistante en France en 2006, ils étaient 26 en 2012.

Un problème de santé publique 
Les auteurs de cette étude avancent en conclusion l'hypothèse d'une immigration en France pour des raisons médicales dont les médecins devraient, selon eux, être informés. Rappelons que la tuberculose MDR a fait irruption dans l’actualité française à la fin de l’année 2012, avec la découverte chez plusieurs migrants venus d’Europe de l’Est d’une forme particulière. Orientés vers le service des maladies infectieuses de la Pitié Salpètrière (Paris), ces malades se sont révélés être porteurs d’un bacille résistant aux antituberculeux habituels, et donc particulièrement difficile à soigner.
« La tuberculose est assez emblématique d’une bactérie qui, confrontée à des antibiotiques, essaie de se défendre et devient plus résistante », expliquait en mars dernier à pourquoidocteur le Pr Jean-Paul Stahl, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Grenoble. Si les malades sont mal suivis, ils ont donc des risques importants développer une forme résistante de la maladie. A la suite à la découverte de ces patients hors norme, la Direction générale de la Santé (DGS) a fait savoir à la fin du mois de janvier 2013 que la hausse des formes de tuberculose multi-résistantes aux traitements (MDR) était considérée comme « inquiétante sur le plan de la santé publique » en France.