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Santé mentale

La démence en net recul aux États-Unis et en Europe

Par Amanda Breuer-Rivera

L'incidence de démence recule de 13% tous les 10 ans depuis ces 25 dernières années. Une conclusion qui appelle à d'autres études pour mieux comprendre ce phénomène.

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Malgré le manque de traitements et de stratégies préventives, les Européens et Nord-américains souffrent de moins en moins de démence, selon une étude scientifique publiée ce lundi dans la revue scientifique américaine Neurology. Cette publication, adoubée par le comité de lecture scientifique, a suivi pendant 25 ans l'incidence de cette maladie selon l'âge et le sexe durant 25 ans sur une cohorte de 49 2020 individus vivant aux États-Unis, en France, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Suède et en Islande.

Ils concluent que le risque pour une personne de développer cette maladie a reculé de 13% tous les 10 ans depuis 25 ans. “En 1995, un homme de 75 ans avait 25% de chance de développer une démence durant le temps qui lui restait à vivre. Maintenant, le risque de ce même homme est de 18%", explique au New-York Times le docteur Albert Hofman, président du département d'épidémiologie de l'école de santé publique de l'université d'Harvard et un des principaux rédacteurs de l'étude.

Un recule qui s'observe parmi toutes les tranches d'âge mais qui connaît de grandes disparités d'incidence selon les générations. Ainsi, cette étude estime qu'aujourd'hui 4 personnes sur 1 000 développeraient une démence entre 65 et 69 ans, contre 65 pour les 85 à 89 ans. Or, même si le recul du risque est davantage marqué auprès des hommes que des femmes, le risque de développer ce déclin du cerveau est aussi important pour les deux sexes. Un résultat qui peut surprendre au premier abord mais qui s'explique par l'importante proportion de femmes parmi les personnes âgées.

De nombreuses interrogations

Les scientifiques s'interrogent toujours sur les raisons du phénomène. “Il faut identifier les facteurs critiques parmi une variété d'acteurs comme la pression sanguine, le cholestérol, et l'inflammation qui peuvent avoir contribué à ce recul, propose le rapport. L'amélioration de l'accès et des services éducatifs est un autre changement majeur du siècle dernier et peut expliquer la diminution du taux d'incidence au fil du temps.”

Malgré cette bonne nouvelle, le nombre de personnes atteint de démence devrait encore s'accentuer ces prochaines années, voire doubler d'ici 30 ans en Europe, selon l'Organisation mondiale de la santé. Principale raison : le vieillissement de la population. Autre indice allant dans cette direction, l'étude s'inquiète que l'incidence de démence soit stable ou augmente au Japon, en Chine et au Nigeria.Les auteurs de l'étude appellent à la nécessité de mener de nouvelles études notamment sur des populations non-européennes, qui ne représentent "pas plus de 16% de la population mondiale" écrivent-ils.