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Varices

Maladie veineuse : comment interpréter les symptômes pour éviter les complications

Par Thierry Borsa

La maladie veineuse est une maladie chronique et évolutive. C'est pourquoi il est nécessaire de la prendre en charge dès l'apparition des premiers signes, comme le rappelle la docteur Christelle Bougard, médecin vasculaire et phlébologue.

Henadzi Pechan/iStock

Faut-il s'inquiéter à l'apparition sur les jambes des marques de petits vaisseaux éclatés ? Si ces varicosités posent le plus souvent, en premier lieu, un problème simplement esthétique, elles doivent en fait alerter : elles peuvent être un des premiers signes de l'apparition de la maladie veineuse. Celle-ci, souvent appelée aussi “insuffisance veineuse”, mérite de recueillir toute l'attention du patient: il s'agit d'une pathologie dont on ne guérit pas, qui est évolutive et qui peut déboucher sur des formes graves telles que la phlébite, elle-même pouvant entraîner une embolie pulmonaire avec le risque vital qui lui est associé.

Une maladie du système circulatoire

L'insuffisance veineuse est une maladie due à une faiblesse au niveau de la paroi des veines”, explique la docteure Christelle Bougard, médecin vasculaire et phlébologue, en signifiant ainsi la nécessité d'une prise en charge et de son suivi : il s'agit bien d'une maladie du système circulatoire dont la bonne marche est essentielle pour le fonctionnement du coeur et de l'ensemble de notre organisme. “En cas d'insuffisance, les veines ne sont pas assez toniques, et au lieu de permettre une bonne remontée du sang vers les poumons et le cœur [pour y être oxygéné et relancé dans le corps par les artères, NDLR], le sang a tendance à stagner et à redescendre vers le bas; la veine se dilate, ce qui crée des varices et une hyperpression vers le bas qui fait claquer les vaisseaux”, précise Christelle Bougard.

Ainsi racontée, l'apparition des varicosités et des varices n'apparaît plus du tout comme une simple gêne esthétique ! D'autant que ces signes s'accompagnent le plus souvent “de douleurs et de lourdeurs dans les jambes, surtout quand il fait chaud et que l'on a beaucoup piétiné”, comme l'explique la praticienne phlébologue.

Des symptômes qui justifient à eux seuls une consultation et une prise en charge de la maladie. Ce qui, dans un premier temps, peut se limiter à de simples modifications de mode de vie — pour lutter contre l'excès de poids ou la sédentarité — à la prise de médicaments veinotoniques a l'efficacité est aujourd'hui reconnue — même si leur remboursement n'est plus pris en charge par l'Assurance maladie pour des raisons économiques — ou au port de vêtements de contention.

“Soulager et éviter les complications”

Il faut surtout traiter pour soulager et éviter les complications, selon Christelle Bougard, qui évoque les manifestations de tous les stades de cette maladie évolutive. Il y a des complications cutanées, la peau devient de plus en plus fine, se pigmente et donne une dermite qui peut démanger et provoquer un eczéma variqueux”, poursuit-elle.

La maladie veineuse, malheureusement, n'en reste pas là si elle n'est pas traitée. “A un stade plus important, surviennent les ulcères des jambes, des plaies qui ne cicatrisent pas bien et qui peuvent durer plusieurs mois, avertit la phlébologue, même si l'on en voit de moins en moins aujourd'hui grâce à la prévention des varices.”

Le risque de la phlébite et de l'embolie pulmonaire

Toutefois, le danger le plus important dans une évolution mal contrôlée de la maladie veineuse, c'est le risque de  phlébite. “Ce sont des caillots qui se forment dans une veine et bouchent la circulation en retour; non seulement la phlébite entraîne des douleurs et une inflammation, mais surtout elle s'accompagne du danger de voir le caillot sanguin migrer jusqu'au poumon”, prévient Christelle Bougard. A ce moment-là, la maladie veineuse, du petit souci esthétique qu'elle représentait au départ, aboutit tout simplement à la présence d'un risque vital, celui qui est lié à l'embolie pulmonaire provoquée par l'arrivée du caillot sanguin dans les poumons. Et là, les chiffres parlent d'eux-mêmes: on enregistre chaque année en France environ 100 000 cas d'embolie pulmonaire qui se traduisent par le décès de 5 à 10 000 patients.

Un test pour évaluer le risque

Cette évolution toujours possible vers des stades graves de la maladie veineuse signifie qu'un suivi médical et des traitements appropriés sont nécessaires dès l'apparition des premiers symptômes. Malheureusement, loin de cette situation en France puisque différentes études montrent que 30% des personnes touchées ne sont pas traitées et que la première prise en charge intervient en moyenne 7 ans après l'apparition des premiers symptômes. Des constats qui ont d'ailleurs poussé une équipe de médecins conduite par le docteur Vincent Crébassa à élaborer un test appelé "Vein Test", permettant d'évaluer le risque pour une personne d'être touchée par la maladie veineuse et de voir à quel stade en est la maladie pour ceux chez lesquels elle est déjà déclarée.

Ci-dessous, le reportage avec la docteure Chistelle Bougard :

Ci-dessous, l'interview du docteur Vincent Crébassa sur le Vein Test :