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Projet de loi

Lentilles correctrices : les sénateurs veulent encadrer la vente sur internet

Par la rédaction

Un article visant à sécuriser l’achat de lentilles de contact sur internet a été amendé au projet de loi sur la consommation que le Sénat examinera début septembre.

NUKARI/LEHTIKUVA OY/SIPA

Le texte figure à l’agenda des sénateurs dès le 10 septembre. Il s’agira d’examiner le projet de loi relatif à la consommation, auquel la commission des affaires économiques du Sénat a ajouté la semaine dernière un amendement concernant le commerce en ligne de lentilles correctrices. Il faut dire que Bruxelles fait les gros yeux à la France depuis 2008 et l’accuse de mettre des bâtons dans les roues du marché en ligne de l’optique.

L’amendement supprime l’obligation de détention du diplôme d’opticien-lunetier pour le directeur ou le gérant d’une plateforme de vente en ligne. En revanche, un opticien diplômé devra faire partie de l’équipe. Pour l’achat de verres correcteurs, une ordonnance en cours de validité sera indispensable mais pas pour l’achat des lentilles. Les sénateurs justifient l'exclusion des lentilles correctrices en estimant que « l'obligation d'une prescription médicale pour les lentilles correctrices se traduirait en effet par une contrainte nouvelle et donc une dépense supplémentaire pour les patients ». Les sénateurs de la commission des affaires économiques proposent également de relever de trois à cinq ans la durée pendant laquelle les opticiens pourront adapter une prescription de verres correcteurs. L’idée est ainsi de répondre à la pénurie d'ophtalmologistes.

Alors que la vente en ligne de médicaments est autorisée en France depuis le 12 juillet dernier, les acteurs du e-commerce attendent celle des lentilles et des verres correcteurs avec impatience. Mais le débat s’annonce houleux, Benoît Hamon, le ministre délégué chargé de l’économie sociale et solidaire et de la consommation a annoncé aux sénateurs réunis en commission que sa collègue ministre de le Santé avait émis de réserves, notamment sur la délivrance de lentilles sans ordonnance. Le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) est également farouchement opposé à cette suppression de l’avis médical pour le port de lentilles.