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Reportage

C'est la ruée vers les ciseaux des coiffeurs !

Par Amanda Breuer-Rivera

Depuis la fin du confinement, les salons de coiffure croulent sous les demandes de rendez-vous. Clients et coiffeurs semblent avoir dépassés la peur du Covid-19 mais pas forcément celui des lendemains.

Amanda Breuer Rivera

Impossible de croire que les salons de coiffure étaient fermés deux mois. Ce mardi, ce salon rue de la Convention à Paris (XVe), comme tant d’autres, les clients ne cessent d’affluer. Coups de téléphone, cliquetis des ciseaux et hurlements des sèche-cheveux sonnent le retour de l’activité. Alors que le Covid-19 responsable de plus de 26 000 décès dans l’hexagone début mai circule toujours des mesures de protections ont été mis en place pour limiter les infections. Exit la salle d’accueil, l’accès aux sanitaires, ainsi que l’offre de magazine ou de boisson. La porte du salon reste en permanence ouverte et les clients sont priés de n’entrer que munis de leur propre masque de protection.

Parmi eux, Julien, trentenaire, est ravi d’avoir eu un rendez-vous aussi rapidement. "Pendant ces deux mois de confinement j’ai essayé de me tailler ma barbe mais comme mes cheveux sont trop rare j’ai préféré laisser tomber, rit-il. Jusqu’à présent mon chef organisait des réunions téléphoniques mais là il veut qu’on utilise la vidéo. Alors comme commercial je dois être présentable, et puis c’est agréable d’aller chez le coiffeur !"

Nouvelles conditions de travail

Appliquée à tailler la coupe d’un autre client, Alice, une jeune employée du salon, retrousse légèrement ses lunettes de protection sur son masque. "Je suis contente d’être de retour au travail. J’ai l’impression que les clients sont plus détendus et moins impatients qu’auparavant, peut-être parce qu'il n'y a plus de rendez-vous après, suppose-t-elle. Le premier jour du déconfinement, j'angoissais de travailler avec le masque mais je m'y suis déjà habituée. Par contre le poids des lunettes me fait mal, et j'ai les mains irritées à force de les désinfecter toute la journée."

A ces désagréments s’ajoute une nette hausse de la charge de travail. "C’est le rush, affirme Inès la responsable du salon. Normalement on a entre 25 et 30 clients par jour, mais en ce moment on en a une cinquantaine !" Pour faire face à cette forte demande, Inès et ses trois employés, travaillent une heure de plus tout en prenant soin de désinfecter outils et fauteuils entre chaque coupes.

"On ne rattrapera jamais la perte du chiffre d'affaires de mars et d'avril, souffle-t-elle. Par contre on a augmenté le prix des prestations de 2€ afin de compenser les mesures prises pour le déconfinement." Un moyen de limiter le déficit du salon qui n’a pour l’instant pas de visibilité au-delà des deux prochaines semaines. Une hausse du prix loin d'être marginal. Christophe Doré, président de l'Union nationale des entreprises de coiffure (UNEC) a expliqué au Figaro que dans l'ensemble les professionnels ont appliqué "une hausse de prix de 2 à 5€, même si certains prennent beaucoup plus".