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Pandémie

Covid-19 : le coton et la soie, le mariage idéal pour les masques faits maison

Par Floriane Valdayron

Lorsqu'il est associé à la soie naturelle ou à la mousseline de soie, le coton au tissage serré constitue le matériau idéal dans la confection des masques de protection contre le Covid-19. C'est ce que révèle une étude menée aux États-Unis.

Jenhung Huang/iStock

Le déconfinement se précise. Afin de lutter contre la propagation du Covid-19, le masque deviendra obligatoire dans les transports en commun dès le 11 mai en France, comme l'a annoncé Christophe Castaner lorsqu'il présentait le projet de loi prorogeant l'état d'urgence sanitaire, le 2 mai. Une mesure insuffisante pour certaines institutions, à l'instar de l'Académie nationale de médecine, qui avait publié le 22 avril un communiqué demandant le port du masque systématique dans l'espace public. 

À trois semaines du déconfinement, l'Académie appelait déjà les Français à se mobiliser en fabriquant des masques en tissu lavables et réutilisables. Une solution vers laquelle se sont tournées nombre de familles et entreprises courant avril devant la difficulté de se procurer des masques grand public.

Les aérosols, ces gouttelettes qui se glissent aisément entre certains tissus

Draps, t-shirts, taies d'oreiller… Si l'on a tendance à opter pour le coton afin de confectionner son masque, des chercheurs issus du laboratoire national d'Argonne, aux États-Unis, rapportent que son association avec de la soie naturelle ou de la mousseline de soie filtre plus efficacement les particules virales.

Dans une étude publiée par la revue ACS Nano, les scientifiques se sont intéressés à la problématique des masques faits maisons en voyant certains questionner leur fiabilité. En cause : la manière principale dont se transmet le SARS-CoV-2. Car, pour rappel, le virus se répand par les gouttelettes respiratoires émises par une personne contaminée lorsqu'elle tousse, éternue, parle, ou même respire. Or, les plus petites gouttelettes, les aérosols, peuvent aisément se glisser entre les ouvertures de certaines fibres de tissu.

Une efficacité proche de celle des masques FFP2

Pour mener à bien leurs travaux, les chercheurs ont créé des particules dont le diamètre allait de 10 nanomètres à 6 microns. Ils ont ensuite utilisé un ventilateur pour diffuser les aérosols au travers de plusieurs échantillons de tissus courants. L'expérience a été réalisée avec deux débits d'air différents : un premier équivalent à celui de la respiration au repos et un second semblable à la respiration lors d'un effort modéré.

Ainsi, les scientifiques ont pu mesurer le nombre et la taille des particules présentes dans l'air avant et après qu'elles soient passées au travers des tissus. Résultat : c'est l'association d'une couche de coton au tissage serré avec deux couches de mousseline de polyester-spandex — un tissu synthétique extra-fin — qui a filtré le plus de particules d'aérosol, soit de 80 à 99% selon leur taille. Une efficacité qui approchait celle des masques de protection FFP2. 

La nécessité de bien ajuster son masque

Les chercheurs sont parvenus à la même conclusion en remplaçant la mousseline de polyester-spandex par de la soie naturelle ou de la mousseline de soie. En effet, le tissage serré, comme on le trouve dans le coton, peut agir comme une “barrière mécanique” contre les particules, tandis que les tissus pourvus d'électricité statique, à l'instar de la soie naturelle, peuvent faire office de “barrière électrostatique”.

Néanmoins, quels que soient les tissus utilisés, les chercheurs alertent sur la nécessité d'ajuster son masque avec soin : un écart d'1% réduit son efficacité de moitié, voire plus.