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Projet de loi de financement de la Sécurité sociale

Il n'y aura pas d'Amazon du médicament

Par Mégane Fleury

Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé que le gouvernement n’avait pas pour objectif de créer une plateforme du même genre que le géant Amazon pour la vente de médicaments en ligne. 

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Il n’y aura pas d’Ebay ou d’Amazon du médicament. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, l’a affirmé devant les sénateurs dans le cadre d’un échange sur le projet de loi d’accélération et de simplification de l’action publique. L’article 34 concerne la vente en ligne des médicaments. La notion de “plateforme” sera supprimée du texte. 

Des ventes autorisées depuis 7 ans

Vendre des médicaments sur internet est autorisé en France depuis 2013. Seuls les pharmaciens sont autorisés à le faire et le site de vente doit être affilié à une officine. Chaque Agence régionale de santé (ARS) accorde les autorisations sur son territoire. La réglementation autorise uniquement la vente de médicaments sans ordonnance. 

Le projet de loi d’accélération et de simplification de l’action publique compte assouplir le système. Les pharmacies ne seront plus obligées d’obtenir l’autorisation préalable de l’ARS. Le “périmètre des lieux possibles” devrait également être élargi, ce qui signifie que les pharmacies pourraient se regrouper pour créer un site commun. 

Les pharmaciens inquiets 

Le gouvernement n’a jamais eu l’intention d’aller vers des plateformes de vente en ligne de médicaments de type Amazon ou autres, a déclaré le ministre face aux sénateurs, le texte (du projet de loi) prévoit bien que cette activité doit rester sous la seule responsabilité du pharmacien d’officine.” Olivier Véran a souhaité rassurer les pharmaciens.


Dans Le Parisien, le président de l’Union des syndicats de pharmarciens d’officine a exprimé ses craintes face à ce projet de loi : “Avec ce texte, on ouvre la voie à l'ubérisation de la pharmacie. Demain, si Amazon veut s'associer à un ou plusieurs pharmaciens diplômés, il pourra le faire et se lancer dans la vente en ligne de médicaments. On passe au stade de la marchandisation du médicament contre laquelle nous nous sommes toujours battus.” D’après des données de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine, plus de 90 % des pharmaciens s’étaient déclaré hostiles à la création de plateformes détachées des officines.