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IVG aux USA

Une élue d'Alabama propose de rendre la vasectomie obligatoire après 50 ans

Par Mégane Fleury

Cette proposition volontairement abusive vise à dénoncer la loi anti-avortement adoptée dans l’Alabama. Elle interdit presque totalement l’IVG. 

Jirkaejc/iStock

Une proposition en guise de provocation : Rolanda Hollis, élue démocrate dans l’Alabama, a déposé un projet de loi rendant la vasectomie obligatoire pour les hommes de plus de 50 ans et/ou ceux ayant eu 3 enfants biologiques. Son but est de dénoncer les lois qui restreignent l’accès à l’avortement pour les femmes.

L’avortement considéré comme un homicide

En mai 2019, l’Alabama, État conservateur et religieux des États-Unis, a adopté une loi contre l’interruption volontaire de grossesse, nommée HB-238. Cette dernière est considérée comme un homicide, seuls les cas où la mère ou l’enfant sont en danger autorisent sa pratique. En cas de viol ou d’inceste, l’IVG est considérée illégale. Les médecins qui la pratiquent pourraient être condamnés à une peine comprise entre 10 et 99 ans de prison.

Un “dépassement scandaleux des limites de l’autorité”

Beaucoup considèrent le HB-238 comme un franchissement scandaleux, déclare Rolanda Hellis à ABC News. Chaque année, le parti majoritaire propose une nouvelle législation pour diriger le corps des femmes et prendre le contrôle de leurs droits reproductifs.” Le 13 février, l’élue démocrate a déposé un projet de loi, qui constitue selon elle, le “même dépassement scandaleux des limites de l’autorité”. Le texte rend obligatoire la vasectomie à partir de 50 ans et/ou du troisième enfant biologique. Les hommes devront assumer les coûts de ces procédures. La vasectomie est réalisée en sectionnant ou en liant les deux canaux qui partent des testicules et permettent le déplacement des spermatozoïdes d’arriver au canal éjaculateur. Avec cette technique, les spermatozoïdes ne peuvent plus se mélanger au liquide séminal.

Les hommes ne devraient pas légiférer sur ce que les femmes font de leur corps”, a précisé l’élue démocrate. Avec cette proposition, Rolanda Hills souhaite mettre en lumière les paradoxes des législateurs, capables de limiter les droits des femmes en matière de procréation, mais pas ceux des hommes.

L’avortement, remis en question aux États-Unis

La loi anti-avortement devait normalement entrer en vigueur en novembre 2019, mais elle a été bloquée par la justice américaine entre temps. Elle doit être examinée sur le fond avant d’entrer en application. Le droit à l’avortement est inscrit dans la loi américaine depuis 1973. Entre janvier en mai 2019, plus de 300 règles rendant son accès plus difficile ont été introduites dans le pays.