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La chronique du Docteur Lemoine

Perdre du poids… en 10 minutes !

Par le Dr Jean-François Lemoine

Pour perdre significativement du poids en un an, sans changer son alimentation, il suffit d’augmenter de 10 minutes la durée de tous les repas ; Il faut essayer de manger lentement parce que le signal de satiété est un mauvais signal… tardif !

Dmytro Lastovych / iStock

Il existe des preuves scientifiques pour affirmer que ceux qui mangent lentement grossissent moins, car ils mangent moins : en moyenne 67 calories en moins, c’est-à-dire approximativement 10 % de moins. Reconnaître que l’on mange plus que l’on en a besoin parce que trop rapidement, est une étape simple mais fondamentale de la perte de poids. Pour limiter la prise d’aliments, la nature nous a dotés de ce que l’on appelle le signal de « satiété », un ordre du cerveau qui décide que l’on a trop mangé. Il dépend de la quantité et de la qualité des aliments que l’on a pris. Mais si le signal de faim, qui dépend de notre niveau de sucre dans le sang, est très précis, et surtout très rapide, celui qui décide de l’arrêt est assez lent et complexe.

Le signal de satiété est mauvais : le corps à ses raisons !

On revient toujours à notre ancêtre préhistorique et à une lutte, celle de notre cerveau hypersophistiqué, plein de délicatesse et de tact, dont l’évolution rapide du monde moderne nous a dotés, et sa cohabitation avec la partie la plus archaïque de note matière grise, la partie animale, dont le seul rôle est de nous protéger de nos ennemis et surtout des aléas de nos ressources alimentaires. Le temps où la partie agressive du cerveau de l’homme sera sous contrôle n’est pas pour aujourd’hui, l’état de notre monde le prouve chaque jour ; en revanche, il est possible de réagir contre l’obsessionnel que nous abritons et qui n’a qu’une seule idée dans notre tête : faire des réserves en vue d’un hiver ou d’une année de famine, ce qui était autrefois la règle d’une vie d’homme des cavernes lambda !

La preuve ? Le signal de faim, qui est d’une précision diabolique et qui dépend du niveau de sucre dans le sang. Quand il faut manger et que les réserves vont être attaquées, notre cerveau nous intime l’ordre de nous précipiter vers la nourriture. Certains d’entre nous connaissent bien cette sensation de faim douloureuse qui les prive de tout fonctionnement normal. En revanche, la nature nous a dotés d’un signal de fin de remplissage – le signal de satiété – d’une médiocrité totale. Il lui faut une bonne dizaine de minutes avant qu’il ne daigne intervenir. Et pas de façon spectaculaire. Pendant ce temps, notre estomac peut se gaver, au-delà des besoins, et la graisse se former, en toute tranquillité ! Cro-Magnon est content même si Rodolphe (c’est ainsi que j’appelle mon côté précieux) est désespéré…

Conséquence pratique ? Ce délai, que l’on peut évaluer entre 10 et 20 minutes, est celui de tous les dangers, alors qu’il suffit d’attendre pour voir disparaître l’envie de se resservir. La gestion de ce signal de satiété milite aussi pour la composition du repas en trois parties : entrée, plat, dessert. Et non pas : plat principal unique, qui, en attendant sa préparation, est le meilleur allié de la prise de « pain-beurre », l’aliment de la patience gastronomique, un grand classique des restaurants du midi. Concrètement, avant de céder à la tentation de reprendre une part d’un plat, il faut attendre au moins 10 minutes. Si c’est impossible, il ne faut pas hésiter à prendre une entrée de légumes ou de la salade le plus rapidement possible. Boire un ou deux grands verres d’eau avant le repas est aussi un excellent moyen.

Docteur Jean-François Lemoine

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