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Le transit n'a pas droit aux vacances

Par le Dr Jean-François Lemoine

La santé serait-elle la première de nos préoccupations ? Sans doute. Et on doit donc admettre le bien-fondé de cette façon que nous avons de nous enquérir en priorité de l’état de nos concitoyens. Pourtant cette formule du 17e siècle signifie : « êtes-vous bien allé à la selle ce matin ? ». Car si la santé est la première préoccupation, la constipation est certainement la toute première misère.


D’abord, une précision : être constipé, ce n’est pas l’incapacité de connaître le bonheur d’une selle quotidienne. En effet, selon les individus, trois fois par semaine ou deux fois par jour peuvent être des valeurs normales qui ne mettent en aucune façon notre ventre en péril. Il faut donc laisser notre gros côlon en paix, P A I X, avant de craindre une maladie aussi urgente que l’occlusion intestinale ou aussi grave que le cancer.
La boisson et les sécrétions comme la salive représentent 7 litres de liquides qui transitent chaque jour dans notre intestin... Et comme vous avez pu le constater, il n’y a pas la même quantité qui ressort. Cela, grâce à un phénomène qui s’appelle la réabsorption, c’est-à-dire qu’au travers de l’intestin, l’eau repart vers le sang pour s’évacuer par la transpiration ou les urines. L’équilibre entre ce qui repart et ce qui reste règle l’état de nos selles.

Alors, pour remédier au problème, il faut respecter des règles simples : d’abord, ne jamais laisser passer le bon moment, car si dans la jeunesse, cela paraît anodin, cette mauvaise habitude conduit progressivement l’intestin à accroître sa tolérance à l’encombrement. Le matin, on peut même aider le réflexe avec la prise d’un verre d’eau ou d’un jus de fruit frais. Ensuite, il faut boire régulièrement 6 à 8 verres d’eau par jour et manger des fibres, qui sont des substances végétales qui se modifient peu pendant la digestion et servent donc de lest.
Ce n’est qu’après avoir respecté ces règles simples, et en la persistance de selles dures, moins de trois fois par semaine, que l’on pourra parler de constipation chronique.