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Institut national du cancer

Cancer : le pronostic s'améliore pour le sein et l'estomac

Par Bruno Martrette

Le nombre de nouveaux cas de cancers a largement augmenté en 30 ans pour chaque sexe. Mais, le cancer de l’estomac ou celui du col de l’utérus chez la femme connaissent des évolutions favorables.

WIDMANN PETER/TPH/SIPA
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L'accroissement et le vieillissement de la population, mais aussi l'augmentation de la probabilité d'être diagnostiqué, voilà les trois facteurs qui ont fait littéralement exploser le nombre de nouveaux cas de cancers. En effet, dans une étude actualisée de l’évolution de l’incidence et de la mortalité par cancer en France publiée il y a quelques jours, l’Institut national du cancer (Inca) révèle qu'en plus de 30 ans (1980-2012), le nombre de nouveaux cas de cancers a augmenté  de +107,6 % chez l'homme et +111,4% chez la femme. Toutefois, depuis 2005, cette courbe aurait tendance à s'inverser, en tout cas, pour certains cancers.


Les cancers à évolution favorable
Certains cancers ont il est vrai depuis peu des évolutions favorables, avec une diminution de l’incidence et de la mortalité. C’est le cas notamment du cancer de l’estomac chez l’homme et chez la femme, pour lequel ces évolutions s’expliquent par des modifications des habitudes alimentaires et par la diminution de la prévalence de l’infection à Helicobacter pylori. Et, chez l’homme, ces évolutions favorables sont également observées pour les cancers de l’œsophage, de la lèvre-cavité orale-pharynx et du larynx. Elles s’expliquent, les concernant, par la diminution de la consommation de tabac et d’alcool qui sont les principaux facteurs de risque de ces cancers. Chez la femme, cette évolution favorable est aussi observée pour le cancer du col de l’utérus, et s’explique essentiellement par le diagnostic de lésions pré-invasives et de cancers à un stade précoce grâce à la pratique du dépistage par frottis cervico-utérin.
Par ailleurs, une tendance à la baisse est également à noter pour l'incidence du cancer du sein depuis 2005. Un facteur important de cette baisse pourrait être la diminution de la prescription de traitements hormonaux de la ménopause ou de leur durée. L'arrêt de la montée en puissance du dépistage peut également être évoqué. 

 

Un augmentation de la mortalité préocccupante pour d'autres cancers
En revanche, à l'inverse, certaines évolutions combinant une augmentation de l’incidence avec une augmentation de la mortalité sont préoccupantes. La plus inquiétante, compte tenu de son pronostic, est l’évolution du cancer du poumon chez la femme, avec une augmentation annuelle moyenne de plus de 5 % par an de l’incidence depuis 1980 et de près de 4 % par an pour la mortalité. Par ailleurs, les mélanomes cutanés et les cancers du système nerveux central associent également une augmentation de l’incidence à une augmentation de la mortalité jusqu’en 2000. Une lueur d'espoir peut-être, la mortalité a diminué ou s’est stabilisée pour ces deux localisations cancéreuses par la suite.
« Les efforts de prévention menés pour ces deux cancers évitables dont les principaux facteurs de risque sont connus (tabagisme pour l'un et exposition aux ultraviolets naturels ou artificiels pour le second) doivent être maintenus et renforcés », conclut l'Inca.