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Une expérience improbable..

TOC de l’hygiène : simuler l’exposition aux excréments pour s’en débarrasser

Par Mégane Fleury

Pour lutter contre les troubles obsessionnels compulsifs liés à la propreté, des chercheurs ont validé une méthode reposant sur l’illusion. Les patients ont eu l’impression d’avoir la main enduite d’excréments. 

AlexRaths/iStock

Affronter sa plus grande peur pour mieux la surmonter. Des chercheurs américains et britanniques ont prouvé l’intérêt de cette méthode chez des patients atteints de TOC associés à la propreté. Ils ont utilisé une illusion connue dans le monde des neurosciences : celle de la main en caoutchouc. Donner l’impression aux patients qu’ils sont exposés à des excréments permettrait de réduire l’intensité de leur TOC.

Tromper le cerveau avec une main en caoutchouc 

L’illusion de la main en caoutchouc a été identifiée en 1988 par deux chercheurs américains. Elle consiste à demander à un individu de poser ses deux mains sur une table. L’une des deux est cachée et une main en caoutchouc est posée sur la table. Les chercheurs font la même action sur la main en caoutchouc et sur la main cachée : les frotter par exemple. Au bout de quelques minutes, la personne a l’impression que la main en caoutchouc est la sienne, si bien que toute forme de brutalité envers l’objet en caoutchouc lui fera peur. En parallèle, si on demande à cette personne de fermer les yeux et de toucher sa main cachée, la gauche par exemple, elle va soit hésiter entre la main cachée et celle en caoutchouc, soit directement toucher celle en caoutchouc.

Du chocolat mou à l’odeur d’excréments 

Dans Frontiers in neuroscience, les chercheurs expliquent comment ils ont utilisé cette méthode pour lutter contre les TOC liés à l’hygiène. Après avoir chatouillé simultanément la main cachée et la main en caoutchouc, ils ont enduit la main factice d’un chocolat mou, aspergé d’un produit dont l’odeur est semblable à celle des excréments. Dans le même temps, leur main cachée était frottée avec un mouchoir humide. Les 29 participants ont eu l’impression que leur main était enduite d’excédents et leur dégoût a augmenté au fur et à mesure de l'expérience. En extrapolant ces résultats grâce à ceux d'autres études, les chercheurs supposent qu’en répétant l’opération, les participants devraient ressentir un dégoût de plus en plus faible.  

Pour les scientifiques, cette manière de faire est moins violente que les thérapies d’exposition : lorsque les patients atteints de TOC sont directement confrontés à leur phobie. D’après leurs données, 25% des patients atteints de TOC refusent ce type de thérapie car elles les angoissent trop.