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Le CHU de Rennes condamné pour faute après la mort d’un bébé

Par Johanna Hébert

Le tribunal administratif a condamné le CHU de Rennes pour faute après le décès d’un bébé en 2013. L’établissement a été reconnu coupable d’un retard de prise en charge.

Gorodenkoff/iStock

Les parents ont dû attendre cinq ans pour obtenir réparation. Fin décembre, le tribunal administratif de Rennes a condamné le CHU de la ville pour la mort d’un nourrisson après une opération, en 2013. L’hôpital devra verser 108 000€ aux parents de l’enfant. Ce dernier est décédé à l’âge de six semaines.

Détection de sténose hypertrophique

Le 6 septembre 2013, le bébé a subi une opération au CHU de Rennes suite à la détection d’une sténose hypertrophique. Cette pathologie peut entraîner des troubles de l’alimentation. Quelques jours après être rentrés à la maison, les parents ont observé un écoulement de sang et d’eau au niveau des points de suture, situés sur le ventre du bébé. Ils ont décidé de contacter l’hôpital, qui les a invités à consulter leur médecin généraliste.

Un retard de prise en charge en cause

Le surlendemain, la cicatrice s’est ouverte. Les parents ont donc immédiatement emmené leur bébé à l’hôpital le plus proche, c’est-à-dire à Lorient. Les médecins lui ont prodigué les premiers soins avant d’appeler le CHU de Rennes. L’établissement a organisé le transport d’urgence jusqu’à Rennes, à 150 kilomètres de Lorient. L’enfant a mis sept heures pour arriver à l’hôpital et être opéré. Il est décédé quelques heures plus tard. Pour le tribunal administratif, le CHU de Rennes a commis une faute dans l’organisation du transfert de l’enfant.

L’état de santé du bébé s’est dégradée pendant l’attente

“Le CHU de Rennes, dont dépend le SAMU d’Ille-et-Vilaine, a commis une faute qui a entraîné un retard de prise en charge” de l’enfant, “de nature à engager sa responsabilité”, selon la décision de justice. D’après l’instruction, il s’est écoulé une heure trente entre la demande faite au SAMU par le CHU et le départ de Rennes du véhicule sanitaire. Ce délai est dû à des tâches administratives. Cependant, pour le tribunal, “l’état d’urgence dans lequel se trouvait le jeune patient avait été clairement décrit”. Pendant cette attente, l’état du nourrisson s’est dégradé. De plus, le tribunal administratif estime que le CHU de Rennes avait fait une première erreur en orientant les parents vers le médecin généraliste.