ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Traitement de la fibrillation atriale : dans quels cas utiliser les techniques endovasculaires?

Journée nationale le 12 décembre

Traitement de la fibrillation atriale : dans quels cas utiliser les techniques endovasculaires?

Par le Dr Jérome Bargé

Pour les patients qui souffrent de fibrillation atriale non permanente, un traitement possible consiste en l'ablation des zones arythmogènes de l'oreillette par des techniques endovasculaires.

Natali_Mis/iStock

Le traitement de la fibrillation atriale vise à normaliser le rythme cardiaque. Cette maladie se traduit en effet par des excitations anormales des parois des oreillettes dans le cœur qui font stagner le sang, ce qui provoque la formation de caillots — notamment dans une petite cavité appelée auricule — qui peuvent être responsables de graves complications cardiovasculaires, AVC ou embolies. Ces excitations anormales du cœur sont dues à la présence de foyers arythmogènes, des zones situées au niveau des oreillettes et qui sont impliquées dans le déclenchement de la fibrillation atriale.

Ablation des foyers arythmogènes

Un des traitements possibles de cette maladie consiste donc à intervenir sur ces zones pour réaliser l'ablation des foyers arythmogènes, ablation qui peut se faire par des méthodes endovasculaires ou chirurgicales, voire hybrides lorsque l'on utilise les deux méthodes. “Les indications dépendent de la gravité de la fibrillation atriale et de la durée que les patients ont passé en fibrillation atriale”, explique la docteure Françoise Hidden-Lucet, à la Pitié-Salpêtrière, à Paris.

Les techniques endovasculaires consistent à passer par les vaisseaux pour arriver jusqu'à l'oreillette où se trouvent les zones à traiter. Ces interventions peuvent se faire soit à froid, c'est ce que l'on appelle la cryoablation, soit en utilisant des radiofréquences, comme une sorte de bistouri électrique déporté au bout d'une sonde à l'intérieur du cœur. 

Le taux de succès des interventions endovasculaires est de 80%

Les patients qui ont eu de la fibrillation atriale appelée paroxystique, c'est-à-dire qui va et qui vient, qui s'arrête toute seule ou avec des traitements, et chez lesquels l'oreillette gauche n'est pas trop dilatée, sont pour la plupart de bons candidats pour ce type d'ablation endovasculaire, surtout s'ils n'ont pas passé des années avec des épisodes de fibrillation atriale. “On réserve les interventions chirurgicales, plus lourdes, aux patients qui ont eu plusieurs années en fibrillation atriale permanente, précise Françoise Hidden-Lucet.

Le taux de succès de ces interventions endovasculaires chez les patients dits à cœur sain (ceux qui n'ont pas passé des années avec de la fibrillation atriale) est de l'ordre de 80%. “Plus on avance en durée de fibrillation atriale, plus les épisodes sont longs et fréquents, moins le taux de succès est important et on arrive à des taux de 60 à 70%, même parfois moins, pour l'ablation endovasculaire et c'est pour cela que l'on va finir par proposer à ces patients de passer à l'étape chirurgicale ou hybride”, ajoute Françoise Hidden-Lucet.