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Environnement

Pollution aux particules : les taxis de Londres fortement exposés

Par Angéline Galinier-Warrain

Une étude réalisée auprès de chauffeurs professionnels circulant dans le centre-ville de Londres confirme que les particules de pollution peuvent être très présentes même à l'intérieur des voitures.  

MagicBones/iStock
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De nombreuses études confirment les risques pour la santé liés à l'exposition à la pollution de la circulation. La manière dont les conducteurs professionnels sont affectés et les mesures qui peuvent être prises pour se prémunir contre les risques pour la santé sont moins claires. Des chercheurs du King’s College de Londres et de l’Université Queen Mary de Londres ont décidé de répondre à ces questions dans le cadre d’une nouvelle étude. Celle-ci démontre une nouvelle fois que l'intérieur des voitures en centre-ville est souvent très exposé à un fort niveau de pollution.

"Nous pensons qu'environ un million de personnes occupent des emplois comme celui des chauffeurs de taxi au Royaume-Uni, il s'agit donc d'un problème répandu et sous-estimé", a déclaré Shanon Lim, membre de l'équipe de recherche et doctorante au King's College de Londres.

Mesurer l'exposition au "black carbon"

140 conducteurs professionnels de différentes professions ont participé à l'étude. Tous les conducteurs travaillent dans le centre-ville animé de Londres et étaient équipés des boitiers de surveillance de carbone noir (Le Black Carbon (BC), également nommé “carbone suie”, est un polluant de l'air émis lors de réactions de combustion. Il s'agit de particules primaires. Le BC forme donc une sous-catégorie des PM2.5, à savoir les particules dont le diamètre est inférieur à 2,5 µm) pendant 96 heures. Chaque boitier était relié à un dispositif GPS afin que les chercheurs puissent mesurer l'exposition au carbone noir et identifier les régions où l'exposition est la plus élevée. Les conducteurs ont été interrogés sur leur travail, le type de véhicule et s'ils conduisent généralement avec les fenêtres ouvertes ou non.

Les conducteurs professionnels participant à l’étude ont été exposés à environ 4,1 microgrammes de carbone noir par mètre cube d’air (μg/m3) en conduisant, soit une quantité quatre fois supérieure à celle trouvée dans les maisons (1.1 μg/m3) et supérieure à celle mesurée en bord de route. L’étude révèle également que les conducteurs professionnels ont également été exposés à des pics extrêmement élevés d’exposition au carbone noir, dépassant souvent 100 µg / m3 et pouvant durer jusqu’à une demi-heure.

Le pire résultat pour les chauffeurs de taxi

Les chauffeurs de taxi, ont eu le pire résultat et sont exposés à 6,5 microgrammes de carbone noir par mètre cube d'air (6.5μg/m3) en conduisant tandis que les travailleurs des services d'urgence ont eu le niveau d'exposition le plus faible (2.8 μg/m3). La raison pour laquelle les chauffeurs de taxi sont confrontés à des niveaux plus élevés de carbone noir par rapport aux autres conducteurs professionnels n’a pas été précisément identifiée mais les chercheurs ont émis l’hypothèse que les taxis travaillent souvent dans des zones très fréquentées et donc très polluées.

« Notre étude indique que les conducteurs professionnels sont exposés à des niveaux élevés de pollution de la circulation au travail », a déclaré Shannon Lim. « Comme ces niveaux sont supérieurs à ceux que nous trouvons au bord de la route, cela implique qu’être à l’intérieur d’un véhicule n’offre aucune protection, c’est peut-être le contraire qui se produit : la pollution de l’air peut rester emprisonnée à l’intérieur du véhicule pendant beaucoup de temps."

Il est donc conseillé aux conducteurs professionnels de garder leurs fenêtres fermées pour réduire l'exposition à la pollution et les chercheurs étudient l'efficacité des filtres à air ainsi que d'autres méthodes susceptibles de les protéger contre les risques de la conduite dans des environnements pollués.