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Académie de médecine

Les dangers pour la santé des cabines de bronzage

Par la rédaction

Fréquentation en hausse, dangers de plus en plus avérés pour la santé, l'Académie de médecine veut interdire la publicité pour les cabines de bronzage. 

SIERAKOWSKI/ISOPIX/SIPA

Cabines de bronzage, pour une interdiction de la pub ! C'est le message délivré en début de semaine par l'Académie de médecine dans un communiqué au nom évocateur de « Cabines de bronzage: les sportifs en otage ? ». L’Académie tapait du poing sur la table contre une enseigne (Point Soleil), qui avait utilisé l’image des sportifs connus pour faire sa promotion. Dans cette publicité, les champions du cercle des Nageurs de Marseille, dont certains se sont particulièrement distingués lors des Jeux Olympiques de Londres 2012, sont présentés comme les « nouveaux ambassadeurs »  d'une marque « à l’image de notre équipe : jeune, dynamique et ambitieuse dans sa spécialité ».

Cette levée de boucliers de la part de l'Académie de médecine est dans le prolongement des études et des multiples alertes de la part des agences sanitaires sur les dangers des UV artificiels.
En 2009, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) les a classés comme « cancérogènes certains pour l’homme » (groupe 1), après avoir notamment évalué que le risque de développer un mélanome cutané est augmenté de 75 % pour les individus ayant eu recours au moins une fois aux cabines de bronzage avant l’âge de 35 ans.

Quatre études majeures menées en 2010 (Veierød, Lazovich, Cust, Zhang) et une épidémie de mélanome en Islande (Héry, 2010]) sont venues conforter cette évaluation. De plus, une méta-analyse récente (Boniol, 2012) a encore alarmé davantage sur le danger de ces cabines en ré-évaluant à 87% l’augmentation du risque de développer un mélanome pour les individus ayant eu recours au bronzage artificiel au moins une fois avant l’âge de 35 ans.

Enfin, une étude conjointe de l’Institut national de veille sanitaire (InVS) et de l’Ipri (International Prevention Research Institute) utilisant des données de l’Inpes a estimé, pour la France, « que 4,6 % des cas de mélanomes cutanés, soit 347 cas annuels, sont attribuables à l’utilisation des cabines de bronzage.
Les femmes sont les plus nombreuses à supporter ce risque et représentent environ 76 % des cas. Différents scénarios alternatifs conduisent à évaluer que, chaque année, entre 91 et 350 cas de mélanomes sont dus à l’utilisation des cabines de bronzage ». Le nombre de décès annuels par mélanome cutané liés à l’exposition aux UV artificiels des cabines de bronzage serait compris entre une vingtaine et 75.
 

Et ces risques devraient encore augmenter car la pratique du bronzage est en très forte augmentation en France, que ce soit par UV artificiels ou naturels. Dans un avis, l' Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) soulignait en effet que le nombre de centres de bronzage avait doublé entre 2002 et 2009. Et selon une enquête réalisée par l'Inpes, en 2010, 13,4% des Français ont déjà utilisé des UV artificiels au moins une fois au cours de leur vie. Enfin, des d’idées fausses continuent de circuler sur les dangers des UV artificiels. Par exemple, un quart des personnes interrogées pense encore que l’exposition aux UV artificiels prépare la peau au soleil et permet d’éviter les coups de soleil...

Ecoutez Dr Claudine Blanchet-Bardon : « Les cabines de bronzage ne délivrent que des UVA, ce qui ne permet pas de préparer la peau au soleil. » (Entretetien diffusé le 30 mai 2013)