ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Un mystérieux virus transmis par les tiques découvert en Chine

Virus Alongshan

Un mystérieux virus transmis par les tiques découvert en Chine

Par Charlotte Arce

Dans le nord-est de la Chine, des chercheurs ont identifié un nouveau virus chez plus d’une centaine de patients. Surnommé le virus Alongshan, il serait transmis par les tiques.

ErikKarits/iStock

C’est la nouvelle menace qui rôde dans les champs, les forêts du nord-est de la Chine : un mystérieux virus qui frappe essentiellement les travailleurs de ces régions rurales, boisées et vallonnées du pays et qui cause de la fièvre, des nausées et des maux de tête.

Surnommé le virus Alongshan (ALSV), il a jusqu’à présent contaminé au moins 86 personnes, vivant principalement en Mongolie intérieure et dans la province de Heilongjiang, au nord-est du pays. Sur ces 86 patients identifiés, 84 étaient des agriculteurs ou des travailleurs forestiers.

Mais jusqu’ici, la cause de la maladie restait incertaine. Dans un article publié dans le New England Journal of Medicine, des chercheurs de l’Université de Foshan, dans la province chinoise du Guandong, expliquent avoir découvert comment se transmet le virus Alongsha : par les morsures de tiques.

La tique Ixodes persulcatus responsable

Leur découverte se base sur l’échantillon du virus prélevé dans le sang d’une agricultrice d'Alongshan âgée de 42 ans qui est tombée malade présentant de la fièvre, des maux de tête et des nausées. Une fois le virus isolé de son sang, l'analyse de la séquence du génome et la microscopie électronique ont montré qu'il s'agissait effectivement d'un virus qui n'avait jamais été documenté auparavant. Les médecins ont également remarqué qu'elle avait des antécédents de piqûres de tiques.

Les chercheurs ont donc procédé à une analyse des zones boisées d’Alongshan et ont découvert les responsables : des tiques Ixodes persulcatus, aussi appelées tiques de la Taïga, et largement répandues en Asie et en Europe orientale, y compris en Chine, en Corée, au Japon, en Mongolie et en Russie. Cette espèce est déjà responsable de certaines maladies vectorielles infectieuses comme celle de Lyme, la babésiose et l'encéphalite à tiques de Sibérie et d'Extrême-Orient.

Ces acariens, que l’on trouve en masse dans les zones boisées et humides, les herbes hautes des prairies, les jardins, les parcs forestiers ou urbains, mais aussi sur les animaux de compagnie, sont des vecteurs pour les agents pathogènes et infectieux car elles s’accrochent aux hôtes et se nourrissent de leur sang

Par une technique de biologie moléculaire, les scientifiques ont identifié le virus d’Alongshan chez les tiques, mais aussi chez des moustiques collectés dans la province de Jilin. Il ne faut donc pas exclure ces derniers comme vecteurs possibles du virus.

Pas de transmission d’humain à humain

Selon les auteurs de l’étude, il n’est pas impossible que le virus se propage dans d’autres régions de Chine, mais aussi en Asie orientale, en Sibérie, en Europe orientale et en Europe du Nord, où se trouve la tique Ixodes persulcatus.

Ces derniers se veulent toutefois rassurants. Jusqu’ici, rien n’indique que le virus puisse se transmettre d’humain à humain. Il est par ailleurs facile à traiter. Les patients a reçu une combinaison d’antiviraux et d’antibiotiques et ont été guéris sous huit jours.