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Anaphylaxie

États-Unis : une fillette de 11 ans décède d’une allergie au dentifrice

Par Charlotte Arce

Denise Saldate, 11 ans, est décédée des suites d’une réaction allergique à son dentifrice, qui contenait une protéine de lait. Dévastée, sa mère met aujourd’hui en garde les parents et les incite à lire attentivement les étiquettes des produits qu’ils achètent.

Jose L. Saldate/GoFundMe

"Elle était mon rayon de soleil, elle était la lumière de ma vie". Denise Saldate avait 11 ans. Le 6 avril dernier, cette petite fille originaire de West Covina, en Californie, est décédée des suites d’une allergie provoquée par un produit dont ses parents n’avaient pu déceler la dangerosité : le dentifrice.

Une protéine de lait dans le dentifrice

Dans une interview accordée au site Allergic Living, la mère de Denise, Monique Altamirano, raconte avoir emmené sa fille le 4 avril chez le dentiste car ses dents présentaient des taches. Ce dernier lui a alors prescrit un dentifrice médicamenteux, le MI Paste One. Formulé pour renforcer l’émail dentaire, il contient du Recaldent, un dérivé d'une protéine présente dans le lait de vache.

Seulement voilà, Denise est allergique aux protéines de lait. Si une mise en garde figure bien sur le tube du dentifrice MI Paste One, la mère de la fillette admet ne pas avoir pensé à vérifier la présence d’allergènes. Et sa fille non plus. "Elle était juste excitée à l’idée d’avoir un dentifrice spécial", regrette Monique Altamirano, qui affirme avoir pendant des années épluché les notices des dentifrices sans jamais avoir trouvé aucune trace de lait.

Peu de temps après s’être brossé les dents avec le dentifrice, la jeune fille s’est inquiétée d’y être allergique. "Elle a dit 'Je pense que j'ai une réaction allergique au dentifrice', et ses lèvres étaient déjà bleues", raconte sa mère. "Je l'ai prise et je l'ai mise sur mon lit. J'ai couru au salon, et j'ai dit à mon autre fille : 'Appelle le 911!' - et j'ai attrapé l'EpiPen." Elle l'a administré et a également administré à Denise son inhalateur pour l'asthme.

Mais la jeune fille ne pouvait déjà plus respirer. Sa mère lui a alors fait un massage cardiaque en attendant l’arrivée des secours. Transportée en urgence à l’hôpital, Denise y est décédée deux jours plus tard.

"Ne soyez pas trop confiants"

La petite Denise est décédée des suites d’une anaphylaxie, qui est "la manifestation la plus sévère de l’allergie : elle correspond à une réaction généralisée, à risque de récidive", précise le site de l’Inserm. "Près de 5% des allergiques sont concernés par ce type de réaction. Le choc anaphylactique est lui-même la forme la plus sévère de l’anaphylaxie. Potentiellement mortel, il constitue une urgence médicale absolue" et nécessite l’usage de l'épinéphrine - le principal ingrédient présent dans un EpiPen - et une aide médicale d'urgence. Bien que la plupart des gens se rétablissent, l'anaphylaxie peut être fatale, en particulier chez les jeunes enfants.

Dévastée par la mort de sa fille, Monique Altamirano s’est aujourd’hui donnée une mission : faire prendre conscience aux parents d’enfants allergiques de toujours lire les notices et les listes des ingrédients des aliments.

"Lisez tout. Ne soyez pas trop confiants, simplement parce que vous vous en sortez depuis plusieurs années", prévient-elle. Dans toutes les situations, elle conseille : "Ne soyez pas mal à l’aise, ne soyez pas gêné et n’ayez pas peur de vous assurer que les ingrédients sont sûrs. Faites cela pour votre enfant."

Dans l’hommage qu’elle a rendu à sa fille aux funérailles, Monique Altamirano a imploré "ceux qui sont conscients de partager leurs connaissances et d'informer ceux qui ne sont pas familiers avec l'anaphylaxie et la gravité de cette maladie". Elle espère "qu'en partageant son histoire, les familles, les soignants, le personnel de l'école et les gens en général prendront cette maladie plus au sérieux et que tous les articles seront contrôlés pour les ingrédients, même ceux qui peuvent sembler hors de propos."

Elle a aussi déclaré que "l'héritage d'amour, de compassion et de générosité" de sa fille se poursuivra grâce au don d'organes. L'oncle de Denise a créé une page Gofundme pour aider la famille à payer les frais d'obsèques, et qui a permis de récolter plus de 26 000 dollars.