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Débat sur la fin de vie

Vincent Lambert : le conseil d'Etat confirme l'arrêt des soins

Par Anaïs Col

Le Conseil d'Etat s'est prononcé en faveur de l'arrêt des soins demandé par le CHU de Reims dans le cas de Vincent Lambert. Ses parents, décidés à maintenir leur fils en vie, ont déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme.

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Le Conseil d'État a confirmé mercredi la décision d'interrompre les traitements de Vincent Lambert, plongé dans un état végétatif depuis 2008 suite à un accident de la route. La plus haute juridiction administrative de France a estimé que la décision collégiale prise le 9 avril 2018 par le CHU de Reims d'arrêter les soins était légale.

La Cour européenne des droits de l’Homme saisie

Une affaire opposant les parents de Vincent Lambert, qui souhaitent maintenir leur fils en vie et sa femme ainsi que son neveu et une partie de sa fratrie qui eux, demandent à ce qu'il soit débranché. "Cette décision était prévisible, je ne vois pas très bien comment le Conseil d'État pouvait faire autrement, puisque l'état de Vincent s'était sensiblement dégradé, qu'il n'y avait rien d'autre comme élément nouveau", a déclaré à l'AFP le neveu du patient, François Lambert.

Le CHU de Reims avait à l'époque qualifié "le maintien des soins et traitements" du patient d'"obstination déraisonnable" et affirmé "que la volonté de Vincent Lambert de ne pas être maintenu en vie dans l’hypothèse où il se trouverait dans l’état qui est le sien depuis dix ans, est établie". 

Mais les parents de Vincent Lambert, catholiques opposés à l'euthanasie passive, ont annoncé par la voix de leur avocat avoir déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) et avoir saisi le Comité international de protection des droits des personnes handicapées (CIDPH) de l’ONU. "La décision du Conseil d'État n'est donc pas définitive et la décision de provoquer la mort de Vincent Lambert ne peut pas être exécutée", écrivent leurs avocats Jean Paillot et Jérôme Triomphe dans un communiqué.

Tétraplégique depuis 10 ans 

Vincent Lambert, devenu malgré lui un symbole du débat sur la fin de vie en France, est cloué sur un lit d'hôpital depuis plus de 10 ans. Victime à l'âge de 32 ans d'un traumatisme crânien qui le plonge dans un coma végétatif et dont il sortira pour atteindre un état de conscience minimal appelé "pauci-relationnel", il est depuis incapable de bouger, parler ou même se nourrir normalement. 

Cinq ans après son accident, alors que son état ne s’est pas amélioré, l’équipe médicale qui s’occupe de lui décide, après avoir consulté sa femme, de cesser de l’alimenter et de l’hydrater. Les parents de Vincent Lambert n’ayant pas été consultés, la décision est annulée par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne. S’ensuit alors une longue bataille judiciaire qui n'est pas terminée.