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Fumer tue !

Tabac : le stress génère une envie plus forte de fumer chez les femmes

Par Mégane Fleury

Les femmes semblent plus sensibles au stress que les hommes et auraient davantage envie de fumer que ces derniers dans les situations d'anxiété.

Neydtstock/iStock

Les femmes meurent de plus en plus du tabac : entre 2002 et 2015, le nombre de décès de femmes attribués au tabagisme a été multiplié par deux. D’après l’Institut national de toxicomanie américain, le sevrage du tabac par les substituts nicotiniques est plus efficace chez les hommes que chez les femmes. Une recherche menée au sein de l’université de médecine de Caroline du Nord apporte un éclairage nouveau sur ces résultats : les femmes auraient plus d’envie de fumer lorsqu’elles sont exposées au stress en que les hommes. 

Une étude réalisée grâce au smartphone  

Pour mener cette recherche, les scientifiques américains ont recruté 177 fumeurs (hommes et femmes). Pendant deux semaines, huit images ont été envoyées chaque jours sur le smartphone des participants. Certaines étaient liées au tabac : une personne qui fume, une photo de cigarette... D’autres généraient du stress, à travers des images de violence ou de guerre, d'autres enfin, étaient neutres. Avant et après avoir visionné les clichés, les personnes devaient répondre à un questionnaire sur leur état émotionnel (stress, émotions négatives, etc) et leur envie de fumer. Ils devaient également renseigner tous les jours le nombre de cigarettes fumées. 

Plus de stress mais pas plus de cigarettes 

Lorsqu’elles recevaient des images de guerre ou de violence, les femmes étaient plus stressées que les hommes et avaient également plus envie de fumer. Mais il n’y avait pas de différence dans le nombre de cigarettes fumées à la journée. "Il est possible que le stress fasse que les femmes fument plus tôt qu’elles ne l’auraient fait sinon", explique Rachel Tomko, l’une des auteurs de cette étude. 

Un briquet spécial pour mieux comprendre le tabagisme 

Les scientifiques sont encore aux prémices de leur recherche, ils veulent maintenant s’intéresser aux niveaux d’hormones journaliers et leurs liens avec le tabagisme. Prochainement, ils vont utiliser un briquet particulier pour étudier plus précisément le tabagisme : à chaque fois que le fumeur allume une cigarette, le briquet enregistre l’information. Cela leur permettra de connaître le temps moyen écoulé entre le ressenti du stress et l’allumage d’une cigarette. A terme, leur objectif est de trouver des traitements de sevrage tabagique plus adaptés à chaque individu et donc plus efficaces. L’enjeu est de taille, car en France, entre 2016 et 2017, le nombre de fumeurs a fortement diminué pour toutes les catégories de fumeur sauf pour une : les femmes de 45 à 54 ans.