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Big Data : l’inflammation aggrave le risque de Parkinson et sa réduction le réduit

Par le Dr Jean-Paul Marre

Une des premières analyses « big data » montre que l’inflammation chronique augmenterait le risque de maladie de Parkinson et qu’un traitement anti-inflammatoire le réduirait.

sudok1/iStock

Une nouvelle étude parue dans JAMA Neurology s’est servi des « big data » pour démontrer, d’une part, que le risque de maladie de Parkinson est 28% plus important en cas de maladie inflammatoire chronique des intestins et que, d’autre part, une réduction de 78% du risque de maladie de Parkinson est observée chez les personnes traitées par un anti-inflammatoire très puissant pour cette maladie inflammatoire digestive, un anti-TNF alpha. Des résultats qui sont cohérents et prolonges les données épidémiologiques dont on disposait jusqu’ici.

Une association plus que probable

Les personnes qui souffrent d’une maladie inflammatoire chronique des intestins et en particulier les colites ulcérantes, ont un risque de maladie de Parkinson plus élevé, d’une part parce que l’inflammation est un élément déclencheur avéré de la maladie de parkinson, d’autre part parce qu’il existe des anomalies génétiques communes aux 2 maladies, en particulier sur des gènes multifonctions comme le « leucine-rich repeat kinase 2 » (LRRK2), qui sont fortement présent dans la communauté ashkénaze.

Une étude big data

En dépit de liens génétiques et physiopathologiques bien établis entre les maladies inflammatoires du colon et la maladie de Parkinson, les données cliniques démontrant la réalité d’une relation entre ces 2 affections n’existaient pas. En effet, le nombre de malades à recruter dans une étude pour le démontrer scientifiquement serait trop important.

A partir d’une analyse de données « Big data », portant sur 170 millions de personnes, les chercheurs du Mount Sinaï Hospital, à New York, sont parvenus à démontrer ces 2 liens.

Des données qui restent observationnelles

La communauté scientifique est très excitée dans son ensemble, à la fois par cette association réversible « inflammation chronique et Parkinson », qui ouvre de nouvelles perspectives, mais aussi par la méthode qui a conduit à cette découverte.

L’analyse Big data réalisée pour cette étude démontre que ce type d’analyse peut conduire à des progrès thérapeutiques très rapides, en particulier pour explorer les bénéfices éventuels de vieux médicaments dans d’autres maladies que celles pour lesquelles ils ont eu une autorisation de mise sur le marché. D’après l’éditorial qui est joint à cette étude, le Big data est une future « mine d’or ».