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Société

Le moral des personnels hospitaliers est plus affecté que celui du reste de la population

Par Barbara Azaïs

Un sondage réalisé par Odoxa et publié ce lundi mesure la santé physique, morale et mentale des Français et des personnels hospitaliers. Voici les résultats. 

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"Les personnels hospitaliers souffrent et sont en colère". Tel est le constat du sondage "Carnet de santé des Français et des personnels hospitaliers" réalisé par Odoxa pour la Mutuelle Nationale des Hospitaliers (MNH), le Figaro santé et France Info. Publié ce lundi, il permet de mesurer l'état de santé physique, morale et mentale des Français, ainsi que des personnes hospitaliers qui évoluent dans un contexte social toujours plus difficile.

La santé morale des personnels soignants plus affectée

Leur moral est d'ailleurs plus affecté que celui du reste de la population selon le baromètre : 64% des personnels soignants se disent en effet "satisfaits" de leur travail, contre 79% des Français en activité. Seuls 7% sont "très satisfaits". A ce titre, 87% d'entre eux ont soutenu la journée de mobilisation du 22 mars : 28% y ont participé et 59% ont eu de la sympathie pour cette initiative mais n'y ont pas participé. "Ils voulaient notamment protester contre les annonces du gouvernement sur la réforme de la fonction publique", remarque Odoxa.

"Avec 64% de satisfaits contre 36% de mécontents, notre indicateur de satisfaction au travail des personnels hospitaliers est loin d’être positif... il est même tout à fait préoccupant au regard des 'benchmarks' (comparaisons) en vigueur, surtout pour le personnel soignant où la part de mécontents culmine à 40%", analyse Gaël Sliman, cofondateur et président d'Odoxa.

La santé physique

De même, ce sondage montre que les personnels hospitaliers sont plus durement frappés par les virus hivernaux que le reste de la population : 37% ont été malades, contre 20% de la population moyenne. Plus de la moitié d'entre eux (55%) ont été consulté un médecin généraliste - contre 50% pour la moyenne des Français - et environ un quart (16%) a vu un médecin spécialiste. 

43% des personnels hospitaliers dit avoir constaté une augmentation des problèmes de santé des Français au cours de ces derniers mois, contre 53% qui estiment que les maladies se sont maintenues au même rythme (élevé) tout l’hiver. "Les affections hivernales se sont poursuivies en février et mars : les états grippaux occupent toujours la tête du palmarès des problèmes de santé des Français, les 'gastro' ont aussi poursuivi leurs progressions durant des mois où normalement elles tendent à disparaître", détaille Gaël Sliman.

La satisfaction des soins de santé en baisse

65% des médecins et 90% des directeurs d'hôpitaux estiment que le parcours de soin des patients entre le médecin référent, les spécialistes et les établissements de santé se déroule de façon insatisfaisante. De même que les Français qui étaient satisfaits à 70% en 2015, contre 50% actuellement. "On a vu l’insatisfaction-patient multipliée par près de 3 en 3 ans, passant de 9% en mai 2015 à 24% en mars 2018, détaille Gaël Sliman à ce propos. Or, les personnels hospitaliers sont encore moins optimistes sur le rang de leur pays que ne le sont les Français (-3 points), les médecins (-12 points) et les directeurs d’hôpitaux (-10 points), 56% d’entre eux 'seulement' faisant de la France le pays disposant des meilleurs soins hospitaliers parmi les 6 grands pays de l’OCDE testés".

Si le développement du numérique dans le milieu médical est perçu par les patients comme un facteur pouvant enrayer cette dégradation, les personnels hospitaliers sont plus mesurés : certes ils pensent que la e-santé aura des bienfaits, mais ils estiment aussi que le digital leur fait "perdre" du temps. "Les uns comme les autres estiment en tout cas que ce développement du digital dans la santé permettra bien une amélioration pour les patients à la fois de l’observance de leurs traitements (62% des personnels hospitaliers le pensent) et de leur implication dans son élaboration (59%) et une amélioration aussi de la coopération entre les personnels soignants (57%)".