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Smarves, Châtelleraudais : plusieurs cas de tuberculose. Ce qu'il faut savoir

Par Barbara Azaïs

Deux communes de la Vienne (Smarves et Châtelleraudais) ont recensé des cas de tuberculose depuis le mois d’avril 2017. Le professeur François-Xavier Blanc, chef du service de pneumologie au CHU de Nantes et spécialiste de la maladie a répondu à nos questions.

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A Smarves et au Châtelleraudais, dans la Vienne, les parents ne décolèrent pas. Depuis la mort en avril 2017 d’un écolier de 5 ans contaminé par la tuberculose et le dépistage positif de l’une de ses enseignantes, l’ambiance est explosive.
"Je suis en colère parce que ça fait neuf mois que cette affaire traîne… ", s’est indignée une maman lors d’une réunion organisée par l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine dans la salle des fêtes de Smarves, vendredi soir. "Vos dépistages, c’est 30 enfants ici ou là. Vous jouez avec la vie de nos enfants" ; "Pourquoi vous n’avez pas ramené un camion pour dépister tout le monde ?" ; "Et ça ne vous est jamais venu à l’idée de mettre l’école en quarantaine ? ", ont pesté les parents selon La Nouvelle République.
Si les habitants de ces deux communes sont remontés, c’est que de nouveaux cas ont récemment été confirmés : trois infections latentes non contagieuses et une tuberculose pulmonaire chez un écolier. Deux autres cas sont en attente d’examens complémentaires. Selon le quotidien, huit cas de tuberculose pulmonaire (dont sept chez des enfants) et dix-sept infections latentes concernant principalement des adultes ont été recensés en 9 mois.

Infection à Bacille de Koch n’est pas la maladie tuberculeuse

On recense plus de 5000 cas de tuberculose chaque année en France. L’inculture autour de cette pathologie pousse les gens à confondre l’infection (inoffensive dans 90% des cas) et la maladie elle-même. "Un tiers de l’humanité, soit 2 milliards d’individus dans le monde, est infectée par le microbe de la tuberculose, explique le professeur François-Xavier Blanc, chef du service de pneumologie du CHU de Nantes et spécialiste de la tuberculose. "C’est-à-dire qu’ils ont déjà rencontré le microbe de la tuberculose et qu’il dort en eux".
Mais 90% des personnes infectées ne ressentiront jamais aucun symptôme et n’en sauront jamais rien. "10% d’entre elles, précise le médecin, présentent en revanche un risque de développer la maladie, parce que le microbe va se réveiller. Lorsque c’est le cas, on dépiste l’entourage du patient pour trouver le cas annexe, le sujet porteur. C’est ce que l’on appelle 'l’enquête autour d’un cas', l’apanage des centres de lutte anti-tuberculose". En France, il y en a un par département.

Protocole de l'enquête au cours d'un cas

Pourquoi l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine n’a pas dépisté toute l’école lorsque le petit garçon est décédé en avril dernier, comme le souhaitaient les parents ? "Dans le cas d’un écolier porteur de la maladie, le protocole veut que l’on dépiste sa famille, ses proches, ses enseignants, sa classe, notamment les élèves assis à ses côtés, explique le médecin. Mais souvent on trouve des infections, non des maladies". En somme, on peut dépister que des gens ont été en contact avec le patient, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont eux-mêmes malades.
"En fonction du dossier, on analyse les contacts, des plus rapprochés aux plus lointains. Si on trouve des cas dans les proches, on élargit le cercle. Si rien n’est détecté dans la famille et la classe du petit garçon, on ne dépiste pas toute l’école, puisque les gens qui étaient les plus à risque n’ont rien".

Une question subsiste alors : l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine a-t-elle bien communiqué sur le sujet ?