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Personnes à risque

L’insuline par voie orale ne prévient pas le diabète

Par Johanna Hébert

Le diabète de type 1 peut se transmettre génétiquement. Alors que des chercheurs estimaient que la prise d’insuline par voie orale pouvait ralentir, voire stopper le développement de la maladie chez les personnes à risque, une contre-étude montre l’inverse. 

AndreyPopov/epictura

Le diabète de type 1, appelé aussi « diabète sucré », est le moins fréquent des diabète, mais il touche particulièrement les personnes jeunes, de moins de trente ans, sans forcément qu’elles aient de facteurs de risque comme un surpoids (comme c’est le cas pour le diabète de type 2). 
Dans les deux cas, le diabète est en partie héréditaire. Si les deux parents sont diabétiques, le risque pour l’enfant de contracter la maladie est encore plus grand. S’y rajoute une origine auto-immune qui n’est pas forcément étranère à l’hérédité

Les anticorps anti-insuline, indices du diabète 

Au moment du diagnostic de la maladie, souvent, les médecins repèrent la présence d’anticorps anti-insuline chez le patient. Cela peut aussi être un élément déclencheur de la maladie. Une précédente étude scientifique s’était attachée à montrer en quoi, chez ce type de patient, la prise d’insuline par voie orale - c’est à dire sous forme de médicament - pouvait ralentir la maladie, voire arrêter son développement. 
Mais une étude publiée sur le site internet du JAMA (Journal of the American Médical Association) ne tire pas les mêmes conclusions. Au contraire.
Jeffrey P. Krischer, du Collège de médecine de l’Université de Floride du Sud, et le groupe d’étude sur l’insuline orale TrialNet du diabète de type 1 ont mis en place une étude qui démontre le contraire. 

Traitement à l’insuline contre placebo : mêmes résultats

Pour l’essai clinique, des personnes à risque élevé de développer un diabète de type 1, notamment à cause de la présence d’anticorps anti-insuline, ont été traitées au hasard. Soit avec 7,5 mg d’insuline par voie orale, soit avec un placebo. 
Les chercheurs ont ensuite mesuré le temps entre le début de la prise du traitement et le diagnostic du diabète de type 1. Pour un temps moyen de 2,7 ans pour chaque groupe, 58 personnes traitées à l’insuline ont été diagnostiquées contre 62 du côté du placebo. 

Pas franchement de différence donc entre les deux groupes. Rien ne permet de prouver que le traitement par insuline retarde le déclenchement de la maladie.