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Loire-Atlantique

CHU de Nantes : des punaises de lits infestent les urgences

Des punaises de lit ont été repérées aux urgences du CHU de Nantes. Une campagne de désinfestation a été organisée et l’organisation du service chamboulée.

CHU de Nantes : des punaises de lits infestent les urgences smuayc/epictura




Un hôte pour le moins indésirable a élu domicile aux urgences du CHU de Nantes (Loire-Atlantique). Plusieurs boxes du service sont infectés par des punaises de lit. Découvertes le 18 septembre, les bestioles sont arrivées avec une patiente, admise aux urgences et transférée à l’unité d’hospitalisation de courte durée.

En attendant la désinsectisation, l’organisation de l’établissement a été modifiée. L’objectif : limiter les déplacements de cet hétéroptère buveur de sang. Et le CHU de Nantes ne perd pas de temps dans sa lutte contre ce vampire des temps modernes. Il faut dire qu’une femelle pond une dizaine d’œufs par jour…

De multiples cachettes

Dans le respect des procédures habituelles, l'UHCD a été traitée par fumigation. « Demain ou après-demain, on va traiter complètement le service d’accueil des urgences, explique à Pourquoidocteur le Pr Didier Lepelletier, laboratoire bactériologie virologie et hygiène hospitalière. On vide les locaux parce que la fumigation s’étend partout. » En attendant la fin de l’alerte, l’organisation des urgences nantaises est chamboulée. Un chapiteau restera en place deux jours, sur le parking de l'établissement. Les patients y seront orientés et triés en fonction de leurs symptômes.

« Il est possible qu’on refasse une deuxième fumigation dans 8 à 10 jours mais cela bloquera moins les urgences », prédit le Pr Lepelletier. Un passage nécessaire. Car la bête est particulièrement coriace, et les produits n’agissent pas sur les œufs. « Il faut donc passer une seconde fois, trois semaines après le premier passage, pour détruire les larves », expliquait récemment à Pourquoidocteur Stéphane Bras, porte-parole de la CS3D.

Les agents d’entretien devront redoubler d’attention lors du nettoyage des locaux. A chaque passage d’aspirateur, le sac doit être jeté. Si le sommier et le matelas sont le domicile privilégié, ces hétéroptères peuvent se cacher dans le canapé, les plinthes de parquet, le papier peint, les prises électriques… Soit tous les lieux sombres où elles seront protégées de la lumière. Et elles peuvent y rester pendant 2 ans sans se nourrir.

200 000 foyers touchés

Pendant 48 heures, le personnel du CHU et les patients seront eux aussi appelés à changer leurs habitudes. « On a mis à disposition des tenues à usage unique pour que les blouses et les tenues de ville ne soient pas infectées », indique Didier Lepelletier. Ceux arrivés avant la fumigation sont invités à laver leur linge à 60 °C, ce qui élimine les larves et les oeufs.

Les syndicats sont tout de même sur le pied de guerre. D’après Ouest France, ils ont réclamé un Comité d’hygiène et de sécurité des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire sur le sujet. Il se tiendra ce 19 septembre. Mais la santé des patients n'est pas menacée. « Les punaises de lit ne transmettent aucune maladie infectieuse, rappelle le Pr Lepelletier. Les piqûres peuvent provoquer des lésions d’urticaires, lorsqu'elles sont nombreuses. La désorganisation, et le fait qu’on attribue les punaises à une mauvaise hygiène, peuvent aussi avoir un impact psychologique. »

Le CHU de Nantes n’est malheureusement pas le seul à servir de repas aux punaises de lit. Selon la Chambre syndicale des industries de désinfection, désinsectisation et dératisation (CS3D), près de 200 000 foyers en font les frais. La dernière infestation d’ampleur a été signalée à Stains (Seine-Saint-Denis), où 200 familles ont eu à combattre la bestiole. De quoi alimenter des nuits entières de cauchemar.

 

Comment repérer les punaises de lit ?

Les punaises de lit se repèrent surtout aux traces qu'elles laissent. Ses piqûres, indolores, laissent des traces rouges en ligne droite ou groupées au même endroit. Elles sont souvent nombreuses. Vorace, la bête peut se nourrir jusqu'à 90 fois par nuit. Des tâches noires ou de sang sur les draps sont également un bon témoin de leur présence. En effet, après s'être repues de notre sang, les hétéroptères laissent des excréments. Des hôtes, décidément, bien indélicats.

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