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Hôpital du Havre

Suicide d'une infirmière : l'hôpital reconnaît l'accident de service

Par Anne-Laure Lebrun

VIDEO - Emmanuelle Lebrun s'est donnée la mort le 24 juin 2016. Dans une lettre à sa famille, elle mettait en cause ses conditions de travail difficiles.  

vilevi/epictura

Le suicide d’Emmanuelle Lebrun le 24 juin 2016, infirmière au service de néonatologie de l’hôpital Jacques Monod au Havre (Normandie), est lié à ses conditions de travail. La commission paritaire de l’hôpital a reconnu ce geste désespéré comme un « accident de service ». Un soulagement pour sa famille qui avait reçu une lettre dans laquelle elle décrivait des conditions de travail très difficiles.

Cette reconnaissance intervient après un an d’enquête administrative réalisée auprès du personnel. Ces investigations, demandées par les syndicats, avaient mis au jour le malaise des soignants et des conditions de travail dégradées. Pour les syndicats, la conclusion de l’enquête démontre que « le risque psychosocial est bien réel » dans cet hôpital du Havre.

Le malaise d'une profession

L’établissement en a pris conscience. Un prestataire extérieur a été mandaté pour travailler avec l’équipe du service de néonatologie sur une nouvelle organisation du service prenant en compte les risques psychosociaux. Ce projet est actuellement en cours.

Le cas d’Emmanuelle Lebrun n’est pas isolé. Au cours de l’été 2016, cinq infirmières ont mis fin à leurs jours. Entre février et mars 2017, trois autres soignants se sont suicidés sur leur lieu de travail. Cette « épidémie » avait suscité l’émoi dans la profession et alerté la population sur leur désarroi. 

 

Retrouvez l'émission l'Invité Santé de Pourquoidocteur
avec Karim Mameri (Ordre national des infirmiers)
diffusée le 9 février 2017 :