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Vos cheveux en disent bien plus sur vous que vous ne le pensez

Par Stéphany Gardier

gpointstudio/Epictura

Comme chaque année à cette saison, vous avez le sentiment de perdre vos cheveux par poignées. Rien que de très normal, et d’ici quelques semaines, tout sera rentré dans l’ordre. Mais dorénavant, peut-être faudra-t-il prendre quelques précautions... Ceux qui ont l’habitude de laisser traîner leurs cheveux dans la douche ou sur le carrelage de la salle de bains vont peut-être devenir plus méticuleux. Des chercheurs de l’université américaine de West Virginia auraient mis au point une technique d’analyse qui permet à partir d’un échantillon capillaire d’en apprendre beaucoup sur l’individu. Jusqu’à ses habitudes alimentaires ou même sa corpulence, révèle Slate.

L’information, relayée par le site Inverse, aurait été présentée lors du 253e congrès de la Société américaine de chimie. Les scientifiques se sont intéressés aux variations de composition de la kératine. Cette protéine, constituant essentiel de nos cheveux, est composée d’acides aminés, eux-mêmes constitués de différents atomes, dont il existe différentes versions, les « isotopes ». Un isotope bien connu est le carbone dit « 14 », qui permet notamment aux scientifiques de dater des éléments organiques anciens.

Les scientifiques américains ont développé une technique, qui s’appuie sur la spectrographie de masse, pour déterminer de manière ultra précise la composition des cheveux. Dans une vidéo, la Société américaine de chimie explique que les scientifiques ont ensuite établi une quinzaine de combinaisons isotopiques qui permettraient d’obtenir des informations sur certaines habitudes de vie des propriétaires des cheveux analysés.

 

Pour Glen P. Jackson, professeur de sciences forensiques à l’origine de ces travaux, cette technique permet de se faire une idée assez précise du métabolisme et des habitudes alimentaires des sujets. Les chercheurs seraient ainsi parvenus à estimer l'indice de masse corporelle d’une vingtaine de femmes avec environ 80 % de précision.

On imagine alors facilement le potentiel de la méthode pour la police scientifique. Un simple cheveu perdu sur une scène de crime pourrait apporter de précieux indices aux enquêteurs. Le Pr Jackson estime d’ailleurs que dans une dizaine d’années, le coût de la technique aura largement chuté, et qu’elle sera donc facile à utiliser en routine.

Mais l’on peut tout aussi facilement craindre les dérives possibles. Après avoir rempli un questionnaire de santé pour assurer un prêt ou adhérer à une nouvelle complémentaire, faudra-t-il aussi faire don de quelques cheveux ?