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A la Mutualité Française

Présidentielle : l'ordonnance santé de 5 candidats

Par Julian Prial

Cinq prétendants à la présidence de la République ont présenté ce mardi leur programme santé et de protection sociale.

CHAMUSSY/SIPA
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Selon l’enquête d’Harris Interactive présentée ce mardi, 3 Français sur 4 se déclarent intéressés par la campagne présidentielle. Mais 72 % d’entre eux estiment en revanche que les candidats ne parlent pas assez de santé et que leurs propositions en la matière sont déconnectées des préoccupations des Français.

Pour tenter de séduire ces électeurs, cinq candidats à l'élection présidentielle (Nicolas Dupont-Aignan, François Fillon, Benoit Hamon, Yannick Jadot, Emmanuel Macron) ont présenté le même jour leurs propositions en matière de santé et de protection sociale. Lors de cet événement organisé au Palais Brongniart (Paris) par la Mutualité Française, ils ont livré leur ordonnance pour les cinq prochaines années.

Le financement de la protection sociale 

Le premier à se prêter à ce grand oral a été Emmanuel Macron. Le président d'En Marche a notamment proposé une refonte des modes de financement de la protection sociale. Comment ? En remplaçant les cotisations d’assurance chômage et maladie des salariés par une hausse de la contribution sociale généralisée (CSG), à l’assiette plus large.

Quelles en seraient les conséquences, selon le candidat ? Les Français verraient leur pouvoir d’achat augmenter. La hausse de la CSG serait limitée à 1,7 point, a précisé Emmanuel Macron, et ne concernerait pas les retraités les plus modestes, ni les chômeurs.

A l'inverse, Nicolas Dupont-Aignan, fondateur et président de « Debout la France », veut financer la protection sociale par l’impôt, plutôt que par les cotisations sociales. Il a insisté, par ailleurs, sur sa volonté d'encadrer strictement la Couverture Maladie Universelle (CMU) et de supprimer l’Aide Médicale d’Etat (AME). L'objectif, « limiter les abus responsables des déficits de la Sécurité sociale et mettre fin à l'appel d'air migratoire lié à la générosité sociale insupportable ». 

La part belle à l'environnement 

Le candidat socialiste, Benoît Hamon, fait de la prévention un axe fort de son programme santé. Ses propositions s’intéressent à la lutte contre l’alcoolisme, le tabagisme, les effets des pesticides ou les perturbateurs endocriniens – à travers le lancement d’une grande conférence nationale « Ecologie / Prévention / Protection / Santé ».
De plus, Benoît Hamon a une nouvelle fois annoncé sa volonté de légaliser le cannabis, et d'encadrer sa commercialisation. Il propose de consacrer les « 568 millions d’euros annuels utilisés pour la répression à des fins de prévention ». 

Même veine pour le candidat d’EELV. Yannick Jadot préconise de lutter contre toutes les formes de pollutions : avec l'interdiction du glyphosate et des perturbateurs endocriniens et la sortie du diesel. Le développement de la fiscalité écologique devrait permettre, selon lui, d’en finir avec les niches fiscales nuisibles à l’environnement et la santé, dont la « niche diesel » fait partie. Enfin, il plaide pour la création d’un institut de recherche environnementale et d’un institut de veille environnementale.

Nouveau programme pour François Fillon 

Le dernier candidat à se présenter a voulu mettre les choses au clair s’agissant du remboursement des frais de santé. François Fillon souhaite « offrir la meilleure couverture possible à tous nos concitoyens ».  Le candidat de la droite et du centre a affirmé son attachement au caractère universel de l’Assurance maladie, et se prononce contre sa privatisation. « L’Assurance maladie continuera de couvrir les soins comme aujourd’hui et même de mieux rembourser des soins qui sont largement à la charge des assurés, comme les soins optiques et dentaires ».

Plus précisément, il souhaite que tous les enfants aient des lunettes remboursées à 100 % dès 2017. Son ambition, arriver à un reste à charge de zéro à la fin du quinquennat (2022) pour les dépenses de santé les plus coûteuses pour les ménages (optique pour les adultes, prothèses dentaires, audioprothèses et dépassements d’honoraires), grâce à un nouveau partenariat entre la Sécurité sociale et les organismes complémentaires.