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Revoir le modèle de production

Grippe aviaire : Stéphane Le Foll veut limiter les transports animaux

Par Julian Prial

Le ministre de l'Agriculture estime qu'il faut revoir le modèle de production du foie gras, en limitant les transports de palmipèdes, vecteurs de transmission des virus influenza.   

Compte Twitter de Stéphane Le Foll
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Les éleveurs de canards français sont plus que jamais exposés à la menace de la grippe aviaire. Au 10 février, le ministère de l' Agriculture recense 231 foyers H5N8 dans neuf départements du Sud-ouest de la France.

Face à cette menace, Henri Emmanuelli, président socialiste du Conseil départemental des Landes, a suggéré lundi la mise en place d’un vide sanitaire afin de pouvoir fixer une date de reprise de la production, comme cela avait été fait l’an passé. Ce dernier s'est aussitôt fait emboîter le pas par le ministre de l'Agriculture qui a aussi son plan pour éviter le marasme de la filière du foie gras.

2 millions de canards abattus 

Stephane Le Foll a en effet estimé ce lundi qu'il fallait revoir « le modèle de production du foie gras, en limitant les transports de palmipèdes, vecteurs de transmission des virus ». Deux millions de canards ont été abattus à ce jour pour limiter l'épizootie. 

« Il y a des choses qui se sont passées qui n'auraient pas dû se passer », a souligné le ministre auprès de l'Agence France Presse (AFP). « Si on applique des règles de biocontrôle avec un modèle de production inchangé, cela ne servira à rien », a-t-il ajouté, indiquant que « la multiplicité de transport est un vecteur viral aussi ». Stéphane Le Foll souhaite maintenant signer un contrat avec le Comité Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras (Cifog) pour limiter ces transports.

Une enquête pour tromperie aggravée 

Si elles sont suivies d'effets, ces déclarations remettraient en cause la segmentation actuelle entre élevage des canards et production du foie gras. Aujourd'hui, ces animaux passent en effet d'une exploitation hyper-spécialisée à l'autre : fermes de reproduction, couvoirs, élevages de poussins, élevages en parcours extérieur, éleveurs-gaveurs, pour finir par les abattoirs et la transformation. Chaque opération oblige à transporter des milliers d'animaux à chaque étape, parfois d'un département à l'autre.

Une organisation mise en cause depuis longtemps par la Confédération Paysanne pour qui  l'industrialisation de la production « provoque et amplifie les crises sanitaires ». Le syndicat plaide pour des élevages « autarciques », où tout est fait au même endroit. Enfin, lors de cette sortie, le ministre de l'Agriculture n'a pas voulu commenter l'information judiciaire ouverte la semaine dernière par le parquet de Paris pour tromperie aggravée. L'épizootie de grippe aviaire H5N8 pourrait avoir été sciemment propagée dans le Sud-ouest.